Sagesse d’hier, sagesse d’aujourd’hui
Opinion
AbonnéRelisons les Anciens, s’exclame le professeur Dominic J. O’Meara. L’ancien esclave grec Epictète ne pouvait pas savoir que le XXIe siècle serait celui de la mercantilisation de tous les aspects de la vie humaine, mais il a écrit: «Que celui qui veut être libre ne recherche ni ne fuie rien de ce qui dépend d’autrui; sinon, c’est nécessairement l’esclavage»

Cet été, «Le Temps» a confié ses espaces dévolus aux opinions à six personnalités, chacune sur un thème et une semaine. Le philosophe Martin Morend anime cette cinquième semaine, consacrée à son sujet de prédilection. Retrouvez toutes les contributions de ses invités.
Notre société se nourrit, souvent sans le savoir, de grandes idées développées par les philosophes de l’Antiquité gréco-romaine. La liberté d’expression et de recherche, par exemple, est affirmée de manière inaugurale, exemplaire et tragique avec la figure de Socrate telle qu’elle apparaît dans l’Apologie de Platon. Nous devons aussi à Platon une profonde réflexion sur la primauté de la loi dans la cité, posée contre l’arbitraire et l’injustice d’une domination par la force, ainsi que l’idée d’une éducation pour tout membre de la cité. Le recours à la connaissance scientifique comme base de l’action est un principe partagé par les philosophes antiques. Et les sciences elles-mêmes doivent leur fondation, en bien des cas, à Aristote. La conception des droits humains trouve ses racines dans la philosophie stoïcienne. Ces idées ne sont pas seulement d’origine ancienne, elles sont aussi des projets d’avenir, des idéaux à réaliser.