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AbonnéOPINION. En Russie, en Iran, mais aussi chez nous, les libertés académiques sont de plus en plus attaquées et les universitaires instrumentalisés, menacés. Plusieurs chercheurs* qui en ont récemment débattu à Genève appellent à la vigilance, car défendre la recherche, c'est défendre la démocratie

«Il faut sauver les chercheurs. Sauver la recherche pour sauver l’Histoire.» C’est à l’anthropologue franco-iranienne Fariba Adelkhah que l’on doit ces paroles fortes, dans une lettre adressée à Ebrahim Raïssi, alors chef du pouvoir judiciaire, aujourd’hui président de la République islamique d’Iran. Fariba Adelkhah, directrice de recherche au Centre de recherches internationales de Sciences Po Paris et docteure honoris causa de l’Université de Genève, est prisonnière scientifique en Iran depuis le 5 juin 2019. Prisonnière scientifique plutôt que politique car elle a été arrêtée, puis condamnée à 5 années d’emprisonnement à l’issue d’une parodie de procès, non pas parce qu’elle aurait exercé des activités politiques en Iran, mais bel et bien parce qu’elle y exerçait son métier de chercheuse, en toute indépendance.