OPINION
AbonnéOPINION. Dans une étude sur l’ascension scolaire des immigrants en Suisse, le démographe Philippe Wanner, de l’Université de Genève, montre comment les enfants dépassent leurs parents… comme pour les enfants de familles suisses. Mais la situation diffère beaucoup selon le pays d’origine

L’immigration étrangère en Suisse a été marquée, dès les années 1970, par une durée de séjour allongée qui remplaçait la politique de rotation de la main-d’œuvre de l’après-guerre. Ce nouveau régime donnait naissance à une génération d’enfants de migrants, les secondos. Issus de familles faiblement qualifiées, ces jeunes ont dû faire face à différentes barrières – linguistiques, culturelles ou discriminatoires –, et mobiliser un effort important pour accéder à un statut plus élevé que celui de la génération des parents. Mais cet investissement scolaire a été encouragé par le fait qu’il représente pour les enfants de familles ouvrières un moyen de sortir d’une situation défavorable.