Un mufti pour décomplexer les musulmans
Au cœur de l’Institut supérieur des sciences islamiques à Marseille (ISSI), il défend avec pugnacité, en France, le dialogue interreligieux, tout comme son attachement à la laïcité et à la République. Né en 1961 à Djeddah, en Arabie saoudite, fils d’un haut fonctionnaire algérien, Soheib Bencheikh a commencé ses études à la célèbre et très réputée Université al-Azhar du Caire, puis obtenu un doctorat en sciences religieuses à Paris. Il a été nommé en 1995 mufti de Marseille par Dalil Boubakeur, recteur de la Mosquée de Paris.
C’est un religieux musulman sunnite, un des interprètes de la loi les plus progressistes qui soit, connu bien au-delà des frontières françaises. Il est aussi devenu l’un des représentants les plus écoutés d’une vision de l’islam adaptée aux réalités du monde moderne. Il défend la laïcité comme un principe qui profite à la fois à l’Etat et à la religion.
Dès 2003, il est membre de droit du conseil d’administration du Conseil français du culte musulman et s’inquiète du poids concédé aux influences nationales et aux groupes marqués par l’islamisme. Lors de la crise internationale liée aux caricatures de Mahomet en 2006, il avait déclaré être «contre toute action en justice ou manifestation» à leur encontre.
Certains se sont méfiés de ce défenseur d’un islam moderniste, qui n’a jamais ménagé ses critiques envers les «obscurantistes» et les «islamistes». Son but est de décomplexer les musulmans qui croient à une occidentalisation excessive du monde.
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