Suisse-France: une brouille dont il faudra bien sortir
Opinion
AbonnéOPINION. Il serait temps de prendre la véritable mesure du rôle de la France dans la politique mondiale et de rétablir l’équilibre indispensable dans nos relations internationales, écrit notre chroniqueur François Nordmann

M. Ignazio Cassis, président de la Confédération, a débuté l’année en enchaînant les contacts diplomatiques: Vienne, Berlin, puis à Genève nouvelle rencontre avec ses collègues russe et américain – il met son titre de président au service de la politique extérieure, comme il sied au ministre des Affaires étrangères qu’il est aussi. Il faut souhaiter qu’il puisse garder le même rythme tout au long de l’année présidentielle. Il est toutefois peu probable qu’il se rende prochainement à Paris, les relations avec la France étant une nouvelle fois tendues et boudeuses. Celles-ci fonctionnent en zigzag, avec des hauts et des bas qui les rendent instables. L’équation personnelle des présidents de la République et des conseillers fédéraux joue un rôle en la matière, mais c’est souvent la nature des dossiers les plus épineux qui entraîne des crises dans les rapports bilatéraux, installant ainsi un facteur de disharmonie au cœur de la diplomatie suisse. En effet, la Suisse s’est façonnée au cours des siècles sous l’égide de la «Grande Nation». Puis au XIXe siècle, c’est dans la mouvance de l’Allemagne que la Suisse moderne a évolué, jusqu’au risque de fracture pendant la Première Guerre mondiale. Depuis lors, la sagesse commande que l’on maintienne l’équilibre entre nos puissants voisins.