Opinion
AbonnéOPINION. Avec les accords bilatéraux, nous avons réussi à acquérir, vis-à-vis de l’UE, une position d’Etat tiers privilégié que nous risquons de perdre, avec tous les inconvénients que cela suppose, écrivent le professeur Dusan Sidjanski et le docteur François Saint-Ouen, du Centre de compétences Dusan Sidjanski en études européennes

La dernière visite de Guy Parmelin à Bruxelles eut pour vertu de nous rappeler l’existence d’un projet d’accord-cadre avec l’UE. Nous avions publié une enquête en 2019 qui étudiait précisément les termes du débat en Suisse. N’oublions pas que les négociations ont duré cinq ans, commençant en 2013 pour s’achever en 2018, il y a plus de deux ans! A l’opposition traditionnelle de l’UDC et d’une frange souverainiste de la droite s’est ajoutée celle d’une partie de la gauche, qui a peu apprécié l’irruption, alors que ce n’était pas prévu initialement, d’un coup de rabot aux mesures d’accompagnement concernant les travailleurs détachés ayant des contrats courts. Le Conseil fédéral a alors penché pour une renégociation de l’accord-cadre mais, devant le refus affiché par l’UE, il s’est contenté, en juin 2019, de souligner trois points sur lesquels il souhaitait des «éclaircissements»: cette question des travailleurs détachés, plus celle des aides publiques ainsi que celle de l’extension des droits en Suisse pour les citoyens de l’UE et leur famille.