Le récent séjour de Nancy Pelosi à Taïpei a provoqué la colère de la Chine, qui n’a cessé de prévenir les Etats-Unis de ne «pas jouer avec le feu» à propos de Taïwan. Deux jours après une visite aussi courte que décriée, l’armée chinoise a conduit les plus importantes manœuvres militaires autour de celle que Pékin considère comme une «province rebelle» depuis la crise de 1995-1996. Ce déploiement impressionnant des capacités terrestres, maritimes, aériennes et cyber de l’Armée populaire de libération (APL) contraste singulièrement avec le calme et la sérénité qui règnent au sein de la population taïwanaise. Contrairement à ce que l’on peut lire ou entendre dans les médias étrangers, rien en effet dans le comportement des habitants de l’île ne laisse à penser que nous sommes à l’aube d’une Troisième Guerre mondiale. Pour une majorité de Taïwanais, les ambitions belliqueuses de leur voisin se heurtent à plusieurs difficultés qui demeurent aujourd’hui insurmontables.