Durant l’Euro 2016, Le Temps ouvrira ses colonnes aux journalistes de cette plateforme d’information pour la communauté albanaise de Suisse. Ils parleront des Suisses de l’équipe d’Albanie, des Albanais de l’équipe de Suisse, et de toute cette communauté partagée entre ses deux équipes. La page Sport du Temps se partagera aussi en deux, non pas pour opposer mais pour réunir et rassembler.
Le sport ne reconnaît pas la double nationalité. Arrivé à un certain âge ou un certain niveau, il faut choisir son camp. Ceux qui y sont soumis se déterminent souvent par pragmatisme. Ils jouent pour l’équipe qui leur offre les meilleures perspectives: la plus compétitive s’ils ont le choix, la plus accueillante s’ils se sentent moins désirés. Quelle que soit leur décision, ils demeurent des citoyens tiraillés entre deux pays, deux cultures. Des doubles nationaux.
Ce sont souvent des enfants d’immigrés, parce que le sport représente dans ces milieux déracinés et défavorisés d’abord une occasion d’être comme tout le monde, puis au contraire un moyen de se distinguer, et finalement une opportunité de s’élever socialement. La réussite ultime est de jouer pour une équipe nationale, en attendant que l’UEFA et la FIFA inventent les équipes doubles-nationales.