Il est temps de reconnaître l’intégrité numérique des individus
Opinion
AbonnéOPINION. Reconnaître et protéger notre intégrité numérique constituent un premier pas nécessaire pour que l’humain ne soit pas l’objet de la technologie, écrit le journaliste Grégoire Barbey

La protection des données telle qu’elle existe depuis environ vingt-cinq ans a échoué. Non seulement les moyens alloués à l’autorité chargée de faire appliquer la loi n’ont pratiquement pas augmenté – alors que la masse de données personnelles ne cesse de croître –, mais la législation elle-même ne permet pas de protéger réellement les intérêts des individus. En 2020, on estime qu’un individu produira environ 1,7 mégaoctet de données par seconde. Ces données sont considérées à tort comme le «pétrole du XXIe siècle». Le paradigme actuel est plutôt comparable à une forme d’esclavagisme. Il faut d’abord se mettre d’accord sur les termes du débat. Une donnée personnelle a de la valeur parce qu’elle contient des informations relatives à un être humain.