La trajectoire d’une députée débutante
OPINION
AbonnéOPINION. L’affirmation politique des femmes et des jeunes passe aussi par le combat électoral. Souvenirs émus de la PLR genevoise Joëlle Fiss

Septembre 2019. J’ai les mains moites. Je n’ai pas bien dormi la veille. Demain, c’est la prestation de serment pour devenir députée suppléante. Un sentiment de gravité m’inonde. En rentrant dans la salle du Grand Conseil, les regards se tournent. «C’est qui, elle?» se demande-t-on, en me scrutant. Je jure solennellement sur la Constitution genevoise de prendre pour seuls guides dans l’exercice de mes fonctions les intérêts de la République; de ne jamais perdre de vue que mes attributions ne sont qu’une délégation de la suprême autorité du peuple; de maintenir l’honneur, l’indépendance et la prospérité de la patrie; de garder le secret sur toutes les informations que la loi ne me permet pas de divulguer… A peine me suis-je assise, dans un bourdonnement et un buzz permanents, que le président de séance appelle à voter. Dans la confusion qui est mienne, un voisin m’indique les boutons vert et rouge. On entend détoner un fracas de «pour», des «contre» et des «abstention». Ça va vite. Rouge. Vert. Vert. Rouge. Jaune.