Google n’est plus seulement Google. Dans la nuit de lundi à mardi, le moteur de recherche a annoncé l’une de ses plus importantes transformations. Le groupe devient un conglomérat, baptisé Alphabet, et Google ne sera qu’une division de ce groupe. Voici les trois leçons à retenir de ce changement majeur de stratégie.
Première leçon: Google assume pour la première fois totalement sa diversification. Et il veut accélérer son entrée dans de nouveaux domaines. En séparant sa division recherche du reste, il pourra allouer des ressources de manière plus claire pour ses voitures sans conducteur, ses ballons pour diffuser Internet, sa fibre optique ou encore son projet Calico pour augmenter l’espérance de vie. Et cela lui permettra de faire des choix drastiques, aussi. Mi-juillet Ruth Porat, la nouvelle directrice financière de la société, débauchée avec un cadeau de 67 millions de dollars chez Morgan Stanley, avait déjà averti que chaque dollar sera dépensé avec plus de rigueur. La création d’Alphabet va dans ce sens. Mais il faut aussi s’attendre, en parallèle, à ce qu’Alphabet frappe plus fort dans de nouveaux domaines d’innovation.
Deuxième leçon: Larry Page et Sergey Brin se détachent sensiblement du moteur de recherche. Aucun des deux n’a désormais de lien direct avec Google. Le premier devient directeur d’Alphabet, le second sera son président. C’est un signe très fort, indiquant que les deux fondateurs de Google estiment que la mission d’organisation du monde par Google est en partie accomplie. Ils veulent désormais consacrer leur temps à des projets d’une autre dimension – on pense tout particulièrement à Calico. Sundar Pichai devient directeur de Google, une promotion de premier plan pour ce fidèle lieutenant des deux fondateurs.
Troisième leçon: Google écoute ses actionnaires. Les propos de Ruth Porat avaient déjà fait bondir l’action. Cette restructuration a également poussé l’action, lundi dans les échanges hors bourse, à de nouveaux sommets. Avec cette transparence, Alphabet suit par exemple Amazon, qui détaille désormais les chiffres de sa division «cloud computing».
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