C’est l’un de ces phénomènes qui divise la population en deux catégories. Soit on y succombe de manière quasi obsessionnelle, soit on y est tout à fait indifférent. En témoigne la perplexité ou l’euphorie, ce vendredi, suscitée par la mise en vente d’un nouveau chapitre de cette mythologie vidéoludique: Zelda.

A quelques détails près, l’histoire sera la même que celle du premier volet sorti en 1986. Elle met en scène un chevalier vert (Link) qui, avec l’aide d’une princesse bleue (Zelda), combat un méchant noir et rouge (Ganon) pour délivrer un pays imaginaire (Hyrule). Réducteur? Assurément. Mais ce n’est pas dans sa trame narrative que réside l’originalité de cet objet.

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Ce n’est pas non plus pour découvrir de nouveaux monstres ou pouvoirs que des milliers de fans se bousculaient, vendredi matin, dans les grandes enseignes du monde entier afin de mettre la main sur quelques grammes de plastique. C’est encore moins pour sa conclusion si peu originale – les gentils gagneront – que Le Temps a souhaité se plonger dans cette aventure. L’attente insensée autour de ce jeu s’explique car Zelda fait trois promesses.

Champignons, insectes et lanières de sac

La première, c’est la qualité. Le succès stratosphérique du précédent opus, reconnu par beaucoup comme l’un des meilleurs de l’histoire, n’est que la conséquence du soin méticuleux apporté aux moindres recoins de cet univers. Des dizaines de variétés de champignons aux différents types d’insectes rencontrés dans les forêts en passant par des détails aussi anodins que les lanières des sacs des personnages secondaires, tout est pensé et minutieusement mis en scène de façon cohérente. Le tout magnifié par une bande-son phénoménale.

La deuxième promesse, c’est la liberté. La dynamique du jeu, qui a déjà fait ses preuves dans le précédent opus, pourrait être cette fois encore développée. Passer quelques dizaines d’heures à régler son compte à Ganon sera une chose. Laisser libre cours à son imagination pour construire un radeau volant et s’envoler voir le coucher de soleil au-dessus des nuages en sera une autre.

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La troisième, enfin, c’est la transmission. Le premier jeu étant sorti il y a bientôt 40 ans, les fans d’hier partagent aujourd’hui leur éblouissement avec leurs enfants. Zelda – un peu comme Lego – joue dès lors un rôle de témoin entre les différentes générations, voire de point de ralliement. Etre sur un écran certes, mais ensemble et non chacun sur le sien. Et oublier quelques instants ce réel parfois si incertain.

La première catégorie évoquée au début de ces lignes est certainement en train de vérifier si ces promesses sont bien tenues. La seconde a maintenant quelques clés pour mieux comprendre cette fascination.

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