Opinion
AbonnéOPINION. Le socle commun de cette vaste tente abritant Blancs ruraux, Latinos texans, entrepreneurs sino-américains, femmes habitant les banlieues des classes moyennes aisées, ainsi qu’une faible part d’hommes noirs mais qui va grandissant, est un profond besoin d’autorité, écrit le professeur à la MIT Yasheng Huang à propos de l’électorat pro-Trump

Si le 20 janvier Donald Trump fera ses valises et quittera la Maison-Blanche, il n’en aura pas moins présidé à un réveil autoritaire dans de larges segments de la population américaine, qui ne se rendormiront pas de longtemps, même après son départ. Trump a non seulement déployé une rhétorique raciste, sexiste, homophobe, xénophobe et islamophobe, mais il l’a intégrée pour de bon dans sa politique. Et cela n’a pas empêché 74 millions d’Américains de voter pour lui en 2020. Il est encore plus frappant que les sondages de sortie des urnes suggèrent que Trump a, de fait, gagné des soutiens dans tous les groupes qu’il a vilipendés, insultés et blessés, rassemblant plus de suffrages chez les hispaniques et les musulmans qu’en 2016. Les Américains d’origine asiatique se sont aussi repositionnés par rapport à Trump et ont voté pour lui dans une proportion plus importante qu’en 2016. Et Trump, en 2020, a remporté 55% des voix des femmes blanches.
Notre dossier: La couleur de peau, enjeu politique