Ubu chez les Helvètes
Ma semaine suisse
AbonnéOPINION. Avec les attaques de plus en plus vives contre le Conseil fédéral, on assiste au retour à la stratégie de tension de Blocher qui a si bien servi l’UDC dans le passé. Au risque d’alimenter un climat de plus en plus haineux, souligne notre chroniqueur Yves Petignat

«Quand on dépasse les bornes, il n’y a plus de limite!» Il y a des matins où, à suivre le parlement, on se croirait chez Alfred Jarry, l’auteur d’Ubu roi. Un parlement incapable de désigner un procureur de la Confédération, impuissant depuis 2004 à présenter un refinancement des retraites – la 11e révision de l’AVS – susceptible d’être accepté par une majorité du peuple. Une majorité du Conseil national prétend néanmoins dicter au Conseil fédéral sa stratégie en matière de lutte contre la pandémie. Au besoin en faisant taire les experts scientifiques. Bonaparte le savait, «les crimes collectifs n’engagent personne». Il faudrait en rire si la crise sanitaire n’avait pas des conséquences aussi dramatiques. Et si le climat politique n’était pas aussi détestable.