Un «conte d’été» de 2006 qui vire au cauchemar automnal en 2015
«Le Mondial 2006 a-t-il été acheté?»: ce titre barre la Une du quotidien le plus lu d’Allemagne, Bild, qui se demande également: «Avons-nous acheté notre «conte d’été» par de la corruption?».
««Conte d’été 2006»: tout a été en fait acheté?», s’interroge de son côté le quotidien berlinois Tagesspiegel, avec une photo de l’époque montrant des jeunes supporteurs allemands en liesse, le visage peint aux couleurs du drapeau allemand. Le journal rappelle en outre que la compétition arrive «juste derrière la chute du Mur de Berlin parmi les événements les plus beaux de ces dernières décennies».
A l’époque, souligne le Tagesspiegel, les scandales qui éclaboussent aujourd’hui l’instance mondiale du football semblaient encore loin, et les bruits qui couraient «visaient son président Joseph Blatter ou du moins un système de complaisances mutuelles». La DFB «n’était pas particulièrement à la tête du mouvement de protestation» contre ces agissements supposés. La DFB «n’était pas particulièrement à la tête du mouvement de protestation» contre ces agissements supposés. «Bizarrement, son président Wolfgang Niersbach s’était tenu en retrait, tout comme Franz Beckenbauer (alors président du comité d’organisation). Maintenant on sait sans doute pourquoi.»
L’Allemagne, aussi fiable qu’une VW à diesel
Si ces révélations sont avérées, «ce sera grave pour le football allemand», résume la Süddeutsche Zeitung dans un éditorial cinglant. «Car alors ce «conte d’été» qui jusqu’à aujourd’hui réveille dans le monde le souvenir de la naissance d’une Allemagne ouverte sur le monde et accueillante, aura à l’avenir la même réputation qu’une voiture diesel Volkswagen», écrit le quotidien. La Süddeutsche Zeitung note également qu’il faudra revoir le cas échéant «l’image emblématique nationale» de Franz Beckenbauer, révéré de toute l’Allemagne.
Le Mondial-2006 avait été remporté par l’Italie à l’issue d’une finale dramatique face à la France, marquée par les adieux de Zinédine Zidane et son expulsion pour un coup de tête au défenseur italien Marco Materazzi. La compétition avait permis également aux Allemands de manifester leur engouement pour leur pays pour la première fois depuis la Seconde guerre mondiale.