Chaque mardi de l'été, notre correspondante à Zurich explore les secrets et les chemins de traverse de la cité de Zwingli. 

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L’autre soir à un dîner à Berlin, on me raconte une histoire qui devient drôlement familière à force de se répéter: celle d’un trentenaire allemand arrivé plein d’enthousiasme à Zurich pour travailler, mais reparti déçu de n’avoir jamais trouvé son bonheur. Pourtant, ce n’était pas faute d’avoir essayé, durant deux ans paraît-il. Il a adoré les trams toujours à l’heure, les plongeons dans le lac, la sécurité de l’emploi. Mais ça n’a pas pris. Il a donc préféré retrouver sa ville, Berlin.

Et pourtant, il fait bon vivre à Zurich! C’est Monocle qui le dit dans son dernier numéro, le magazine prédicateur de tendance destiné aux jeunes cosmopolites, comme notre architecte berlinois. La revue, qui a d’ailleurs ouvert récemment une boutique à Dufourstrasse, place la ville numéro un dans son quality of life survey, avant Tokyo, Munich et Copenhague. Pour réaliser ce classement comparant 25 villes, Monocle évalue le coût des transports publics (83 euros par mois à Zurich), le chômage (2,7%), les destinations reliées à l’aéroport (151), le nombre de parcs (72), mais aussi le prix des loyers ou d’un bon repas, l’offre culturelle, la sécurité. Cette année, d’autres facteurs se sont ajoutés, comme la durée de travail, la transparence du gouvernement local ou encore l’âge de la population.

De son aéroport rutilant à ses rues propres en ordre, Zurich donne aussitôt le sentiment d’entrer dans une partie «sûre et sereine» du monde. Avec les Alpes au loin et son lac scintillant, la ville a des allures de carte postale. En été, on pourrait même confondre le Zürichsee avec la Méditerranée, avec les terrasses sur les trottoirs et les employés qui sautent dans l’eau à la pause de midi. Que faudrait-il de plus? Sans doute un soupçon de laisser-aller, 
la possibilité du vide, une touche de spontanéité,
 le sens de l'improvisation... des preuves qu'elle n'est pas si parfaite qu'elle en a l'air.

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