Préparer les étudiants aux métiers de demain
50 ans
En constante évolution, les cursus de l’EPFL préparent les étudiants d’aujourd’hui aux rapides changements technologiques. Ils mettent aussi l’accent sur l’acquisition essentielle de compétences tout au long de la vie grâce à la formation continue

L'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne fête cet automne le 50e anniversaire de son accession au statut fédéral. Elle propose une série d'articles sur ses différentes facettes.
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Plus des deux tiers des enfants de 2019 pourraient exercer à l’âge adulte un métier qui n’a pas encore été inventé. Une large part du travail réalisé à ce jour par des humains ayant bientôt la possibilité d’être confiée à des algorithmes et des robots, il est capital pour les étudiants d’acquérir et de valoriser des compétences dans des domaines pour lesquels l’humain reste indispensable.
C’est pourquoi l’EPFL veut favoriser dans son cursus les capacités d’adaptation et la créativité, l’innovation et la flexibilité permettant de travailler avec des personnes de milieux variés. Les différents programmes d’études valorisent l’apprentissage par l’expérience et par projets, grâce notamment à la mise sur pied de travaux interdisciplinaires qui permettent aux étudiants d’acquérir des compétences transversales recherchées dans le monde professionnel.
Aujourd’hui déjà, maîtriser la révolution numérique implique de comprendre la pensée computationnelle, un concept que l’EPFL a introduit comme troisième pilier de formation pour ses étudiants dès la première année. Des outils sur la base desquels les étudiants construiront leur savoir à travers de nouvelles formations spécialisées, comme le Master en Cyber Sécurité développé avec l’ETHZ, le master en Data Science ou encore le master en Science et technologie de l’énergie pour répondre aux enjeux relatifs au climat et au développement durable.
L’EPFL encourage le développement de formes d’enseignement novatrices, avec par exemple la mise sur pied d’une classe-pilote d’algèbre linéaire sous la forme de «classe inversée», durant laquelle les étudiants abordent la matière à travers un cours en ligne, et se rendent en classe pour approfondir le sujet. Une expérience à succès plébiscitée par les étudiants et qui sera reconduite.
Vers un diplôme modulable
Mais les études ne s’arrêtent pas à l’obtention du diplôme d’ingénieur. Pour Pierre Vandergheynst, vice-président pour l’Education à l’EPFL, l’idéal serait un diplôme modulable tout au long de sa carrière: «L’université doit apprendre les fondamentaux, car ces bases seront utiles aux étudiants toute leur vie. Par contre, avec les nouvelles technologies, les spécificités liées à un domaine sont très vite redéfinies. C’est pourquoi il faut un diplôme amendable tout au long de la vie. A mon sens, c’est le défi qui attend le système de formation universitaire ces vingt prochaines années dans le monde entier, et nous pouvons jouer un rôle de pionnier.»
Consciente de cet enjeu, l’EPFL a notamment créé depuis 2018 l’Extension School, qui permet à chacune et chacun d’acquérir des aptitudes dans le domaine numérique sans prérequis ou diplôme universitaire préalable, et d’obtenir à la fin du cursus un diplôme EPFL officiel (Certificate of Open Studies). Ces cours donnés en ligne sont destinés à un public qui souhaite se perfectionner en gardant la possibilité de travailler ou de répondre à des engagements familiaux.
Dès les petites classes
L’EPFL s’engage également dans le développement des sciences de l’éducation et leur application dès le plus jeune âge. Inauguré en 2018, le Centre LEARN de l’EPFL se veut une force d’innovation pour tout le système scolaire suisse. «Avec les avancées spectaculaires des technologies numériques, ce que nous enseignons et comment nous l’enseignons doivent évoluer, relève encore Pierre Vandergheynst. La mission principale du Centre LEARN est de faire de la recherche translationnelle en sciences de l’éducation. C’est-à-dire expérimenter avec les nouvelles techniques pédagogiques, démontrer leur impact et ensuite transformer ceci en pratiques éducatives novatrices pour notre campus et, quand cela est souhaitable, pour le système éducatif tout entier.»
Toujours dans l’optique d’accompagner la digitalisation dans le système éducatif suisse, quatre journées de formation en partenariat avec l’EPFL ont déjà permis à 350 enseignants vaudois provenant de dix établissements scolaires pilotes de se former en vue de l’introduction de la science informatique pour les élèves de 4 à 7 ans. L’EPFL collabore également avec le Canton de Vaud dans de nombreux autres domaines, par exemple dans le cadre du programme PLUS, qui propose une série d’ateliers spécialement conçus pour les élèves de 8 à 15 ans.