600 marcheurs pour la science à Genève
Mobilisation
In Science they trust... Siège du CERN notamment, Genève fait partie des 500 villes du monde entier à avoir organisé des marches en faveur de la science et de la pensée scientifique, à l'heure de nombreuses attaques par exemple contre le réchauffement climatique

La Marche pour la science a réuni environ 600 personnes samedi à Genève, sous un beau soleil.
Marching for Science in Geneva in solidarity with marches around the globe today. @ScienceMarchGVA #ScienceNotSilence #marchforscience pic.twitter.com/rxwkjjJbB5
— Amber J. Ulseth (@RioFluss) April 22, 2017
Les scientifiques doivent devenir des citoyens actifs, a lancé un des participants à la foule, juste avant le départ du cortège. Il a ajouté qu'il espérait que cette manifestation serait le début d'un grand mouvement de défense d'une science au service de tous et qui est seule à même de trouver des solutions aux problèmes du monde.
Inquiétudes
L'idée de Marches pour la science a été lancée sur les réseaux sociaux par des chercheurs inquiets des attaques de plus en plus fréquentes menées contre la science et la pensée scientifique. Leurs craintes se sont encore accentuées avec le nouveau président des Etats-Unis Donald Trump, qui a montré son scepticisme face au réchauffement climatique.
Lire: Ce samedi, la science en colère descend dans la rue
A Genève, le cortège était composé de gens de tous horizons et de tout âge, parlant de nombreuses langues, avec, néanmoins, une certaine prépondérance de l'anglais. Une fanfare accompagnait les marcheurs qui ont longé le quai des Eaux-Vives, ont fait une boucle au pied du Jet d'Eau, avant de revenir au Jardin Anglais.
Parmi les manifestants se trouvait l'ancien directeur général du CERN (Organisation européenne pour la recherche nucléaire), le physicien allemand Rolf Heuer. Comme le reste des marcheurs, il est convaincu que la communauté scientifique doit sortir de son silence face aux dangers qui guettent.
Tendance à la fermeture
La science est le seul moyen pour comprendre la nature et elle ne peut s'épanouir que dans une société ouverte, a déclaré à l'ats M.Heuer. Or, la tendance actuelle est plutôt à un repli sur soi, et pas seulement de l'autre côté de l'Atlantique. Le phénomène concerne également l'Europe, a-t-il ajouté.
@PhilippBurkard Ich höre hier alles! Franz, viel Englisch, Deutsch, Italienisch,... #ScienceMarchGVA #marchforscience pic.twitter.com/ZhvHjRBiNm
— Science et Cité (@ScienceEtCite) April 22, 2017
Genève et les régions avoisinantes sont uniques, car elles abritent plusieurs organisations de renommée mondiale dédiées à la science à des fins pacifiques, progressistes et humanitaires, fait savoir Daphne Donis, membre du comité d'organisation de la Marche pour la science à Genève.
Les manifestants ont voulu rappeler que la science profite à l'humanité, qu'elle est impartiale et indépendante des idées politiques, que le monde politique doit en tenir compte dans ses actions, que les citoyens ont un droit d'être informés des avancées scientifiques et enfin que la science affecte tout le monde.
«Nous n'avons pas de planète B», était le message écrit sur un panneau brandi par une manifestante. «In science we trust» (nous croyons en la science), avait peint sur une banderole un jeune chercheur, en clin d'oeil à la devise des Etats-Unis «In God we trust» (en Dieu nous croyons).