Caroline Arber: «Les avancées dans le domaine de l’immunothérapie me motivent à pousser les limites dans la recherche de nouveaux traitements»
Tête chercheuse
Professeure associée au Département d’oncologie UNIL-CHUV, Caroline Arber mène de front des activités de recherche et cliniques dans le domaine de l’immuno-oncologie et de l’hématologie, afin de trouver de nouvelles stratégies permettant de mieux contrôler les cancers du sang. La médecin vient aussi de remporter l'un des deux prix scientifiques de la Fondation Leenaards

Ils et elles sont nos «têtes chercheuses». Des scientifiques de Suisse romande que nous questionnons pour comprendre ce qui les occupe, les inspire, les fascine et les mobilise dans leurs recherches.
Notre dossier.
Quand j’étais enfant, je rêvais d’être…
Je rêvais de beaucoup de choses… Je ne savais pas exactement ce que je voulais être ou devenir, mais j’avais une vision claire: je voulais choisir une profession qui se situe au service des êtres humains et qui favorise le travail en équipe. Adolescente, j’étais très attirée par plusieurs domaines: le génie mécanique, le génie énergétique, la robotique, le biomédical et la médecine.
Finalement je suis devenue…
Médecin et chercheuse associée de la branche lausannoise du Ludwig Institute for Cancer Research. Cela n’a pas été facile de faire un choix entre des études de médecine ou l’ingénierie. C’est finalement un stage en industrie qui m’a aidée à trancher et je n’ai pas regretté mon choix.
En clinique, j’ai toutefois rapidement été confrontée aux limites en lien avec les traitements conventionnels pour les patients atteints de cancers du sang. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de me lancer dans des projets de recherche translationnelle, avec pour but de développer des thérapies innovantes. J’ai fait mes preuves dans des laboratoires de pointe aux Etats-Unis, notamment au Baylor College of Medicine à Houston, avant de revenir en Suisse en 2017, au CHUV à Lausanne.
Mon domaine de spécialisation, à présent, est la thérapie cellulaire des cancers du sang. Notre travail avec mon équipe de recherche consiste à rediriger des lymphocytes T, qui sont des cellules du système immunitaire humain, contre des structures exprimées à la surface des cellules cancéreuses ou dans leur environnement immédiat. Pour ce faire, nous unissons nos efforts avec d’autres groupes de chercheurs à l’EPFL et à l’UNIL et des cliniciens du CHUV et des HUG. Par le biais de systèmes modèles au laboratoire, nous évaluons si nos stratégies produisent des réponses significatives contre les cancers. En cas de bons résultats, notre assise au sein du Département d’oncologie et du CHUV nous permet de traduire ces résultats en milieu clinique sous forme d’études.
Mon travail est d’actualité parce que…
L’immunothérapie est un domaine très prometteur en oncologie et en hématologie. La mise sur le marché de plusieurs produits dans ce domaine depuis quelques années a révolutionné les approches de traitements de certains types de cancer. Ces nouvelles thérapies ont été initialement développées par des laboratoires de recherche académiques. Les avancées dans ce domaine me motivent à repousser les limites pour aller de l’avant avec le développement de nouvelles stratégies thérapeutiques. Le but le plus important pour moi étant que ces dernières apportent une réponse durable, qu’elles soient capables d’éliminer les cellules cancéreuses du corps du patient à long terme.