Le changement d’heure en été permet non seulement des économies d’éclairage, mais aussi de climatisation. C’est ce que montre une étude du Laboratoire fédéral d’essai des matériaux et de recherche (EMPA) publiée dans la revue Environmental Research Letters. Les partisans de l’heure d’été avancent le plus souvent l’argument des économies d’électricité. Lorsqu’il fait jour une heure de plus le soir, on a moins besoin de lumière artificielle. L’équipe de Sven Eggimann et Massimo Fiorentini à l’EMPA a voulu savoir si le changement d’heure a également un impact sur la consommation d’énergie de chauffage et de refroidissement.

L’hypothèse de base était qu’en été, les employés arrivent au bureau une heure plus tôt et le quittent également plus tôt dans l’après-midi. Comme la majeure partie de la puissance frigorifique est produite en fin d’après-midi, il est possible d’économiser de l’énergie - en supposant que lorsque le bureau est vide, la climatisation peut être réduite ou complètement arrêtée.

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Economie maximale de 3%

Les chercheurs ont simulé l’énergie de chauffage et de refroidissement dépensée avec et sans l’heure d’été pour différentes régions climatiques, en se basant sur les données de différents immeubles de bureaux dans quinze villes américaines. Ils ont pris en compte non seulement le climat actuel, mais aussi les scénarios climatiques futurs jusqu’en 2050.

Résultat: le passage à l’heure d’été peut réduire jusqu’à près de 6% l’énergie de refroidissement d’un immeuble de bureaux. Dans le même temps, les besoins en chauffage peuvent augmenter jusqu’à 4,4% en raison d’un début de travail plus précoce le matin. «Mais comme on consomme beaucoup plus d’énergie de refroidissement que de chauffage en été, le changement d’heure a globalement une influence positive sur le bilan énergétique d’un bâtiment», résume Massimo Fiorentini, cité mardi dans un communiqué de l’EMPA.

Bien que les économies varient selon les scénarios et les zones climatiques - l’économie d’énergie totale maximale était de 3% -, elles sont partout positives. Ces résultats fournissent des informations précieuses pour la Suisse, car les conditions climatiques sont comparables pour plusieurs des zones simulées.