Le clap de fin aura été gâché par la claque de la fin, cette exigence indienne et chinoise de dernière minute de remplacer les mots «abandon du charbon» par « diminution du charbon ». Les larmes du président de la conférence en disent long sur la déception des participants après deux semaines de négociations ardues et montre aussi que l’intention des organisateurs était sincère. On peut bien sûr en rester là pour déclarer qu’on savait déjà que cette COP serait un flop. Ou même regretter que la recherche d’un compromis a minima ait été préférée au fait de rejeter cette déclaration finale insuffisante. Car les participants auraient pu choisir une autre stratégie: refuser de sortir un document final, assumer un véritable échec pour provoquer l’électrochoc nécessaire et repartir sur de nouvelles bases.On doit cependant aller au-delà des apparences. Il est tellement plus intéressant de se pencher sur le contexte général que de garder les yeux rivés sur les clivages. Les gouvernements indiens et chinois n’ont pas beaucoup de marge de manœuvre, question préservation des emplois et lutte contre la pauvreté, quand il s’agit de leur approvisionnement énergétique. C’est pour cela qu’il faut absolument se concentrer sur la rentabilité économique de cette transition climatique. On sait maintenant que les solutions existent et j’espère beaucoup que la rencontre à laquelle le premier ministre indien Narendra Modi m’a convié à New Dehli permettra d’en implémenter quelques-unes.