«Regardez toutes ces femmes, elles viennent là avec leurs bidons pour chercher de l’eau. Elles font la queue ici à la pompe pendant quatre ou cinq heures pour obtenir parfois un seul bidon de 10 litres», décrit Binta Sawadogo, maire adjointe de la ville de Kaya, la préfecture de la région Centre-Nord du Burkina Faso. Les bidons s’alignent sur des dizaines de mètres. Des bidons rouges, verts, jaunes, bleus. Certains arborent encore les autocollants des organisations humanitaires qui les ont distribués. Il est 13 heures. Le soleil est au plus haut, et vient mordre tout ce qui dépasse des maigres bandes d’ombre qui tournent avec le soleil. Quelques privilégiées s’abritent sous l’ombre de la tente qui servait il y a quelques mois à l’enregistrement des déplacés, sans perdre de vue leurs bidons. L’ordre est celui des arrivées. Première arrivée, première servie.