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«Les centrales nucléaires ne sont pas conçues pour les zones de guerre»

Alors qu’une radioactivité anormale a été détectée sur le site et autour de l’ancienne centrale accidentée de Tchernobyl, occupé par l’armée russe depuis jeudi, les experts s’inquiètent des risques engendrés par le conflit sur l’ensemble des installations nucléaires ukrainiennes

La centrale nucléaire de Tchernobyl en décembre 2020, avec, sur la gauche, le nouveau dome de protection construit au dessus du sarcophage du réacteur n°4, détruit lors de l'incident de 1986. — © Genya Savilov / AFP
La centrale nucléaire de Tchernobyl en décembre 2020, avec, sur la gauche, le nouveau dome de protection construit au dessus du sarcophage du réacteur n°4, détruit lors de l'incident de 1986. — © Genya Savilov / AFP

L’occupation, dès jeudi, du site de Tchernobyl par des troupes russes venues de Biélorussie, après de brefs combats avec l’armée ukrainienne, a-t-elle engendré de la pollution radiologique? Oui, a affirmé le directeur adjoint du département ukrainien pour les questions de sécurité des installations nucléaires, Alexandre Grigorach, interrogé par l’Agence France Presse (AFP) vendredi. Des propos qui semblent confirmés par le site SaveEcoBot, qui relaie les mesures des stations automatiques de suivi radiologique ukrainiennes et biélorusses: sur le site et ailleurs dans la zone d’exclusion, de nombreuses mesures montrent une forte augmentation du rayonnement gamma, par rapport au niveau normal, mais dont les valeurs «restent dans la gamme relevée depuis l’établissement de la zone d’exclusion», a indiqué l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) vendredi en fin de journée. Selon les autorités nucléaires ukrainiennes, cet excès serait la conséquence de «la perturbation de la couche supérieure du sol due au déplacement d’un grand nombre de machines militaires lourdes». De son côté, un porte-parole de l’armée russe a affirmé, toujours selon l’AFP, qu’un accord avait été trouvé entre les forces russes et un bataillon de la force de sécurité de l’énergie atomique d’Ukraine «en vue d’une sécurisation en commun des blocs énergétiques et du sarcophage [qui recouvre le réacteur accidenté en 1986]» de Tchernobyl.

Dès jeudi soir, l’AIEA avait rappelé, dans un communiqué citant son directeur général, Rafael Mariano Grossi, qu’il est «d’une importance vitale que les opérations sûres et sécurisées des installations nucléaires dans cette zone ne soient pas affectées ou perturbées de quelque manière que ce soit». Le responsable affirmait également que «l’AIEA suit la situation en Ukraine avec une grande inquiétude et appelle à la plus grande retenue afin d’éviter toute action susceptible de mettre en danger les installations nucléaires du pays».

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