Climat
L’élection du candidat républicain inquiète la communauté internationale réunie au Maroc pour concrétiser les promesses de l’accord de Paris. Pour les défenseurs du climat, c’est un cauchemar devenu réalité

Pour les défenseurs du climat, rassemblés jusqu’au 18 novembre à Marrakech pour la COP22, l’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche équivaut à un cauchemar devenu réalité. Celui qui accédera bientôt aux plus hautes fonctions aux Etats-Unis affiche des positions ouvertement climatosceptiques. Les négociateurs des Etats et les représentants de la société civile présents au Maroc refusent pourtant de céder au pessimisme.
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Le résultat de l’élection présidentielle américaine était attendu avec anxiété à Marrakech, où les représentants des 196 Etats tentent de s’entendre sur les règles d’application de l’Accord de Paris. Donald Trump faisait figure de candidat honni après ses déclarations répétées au sujet du réchauffement du climat, «un concept inventé par et pour les Chinois» d’après un de ses tweets remontant à 2012. En mai dernier, le candidat déclarait vouloir «annuler» l’Accord de Paris, entré en vigueur peu avant la COP22 après avoir été ratifié par 103 Etats. Deuxième émetteur mondial de CO2, les Etats-Unis sont un acteur incontournable du combat climatique.
«L’élection de Trump est un désastre»
Mercredi, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a déclaré qu’il «comptait» sur le nouveau président américain pour lutter contre le réchauffement. La responsable onusienne des négociations climatiques Patricia Espinosa a sobrement dit avoir «hâte de collaborer avec son administration, afin de faire avancer l’agenda climatique.» On mâche moins ses mots du côté des ONG: «L’élection de Trump est un désastre, estime May Boeve, la directrice de 350.org. Mais cela ne peut pas être la fin du processus climatique international. Nous n’abandonnons pas le combat.» «Quel que soit le résultat de l’élection, l’élan pour l’action climatique n’a jamais été aussi fort qu’aujourd’hui. Nous sommes confiants que les Etats présents à Marrakech vont continuer à se concentrer sur le travail qu’il leur reste à accomplir», affirme de son côté Marianna Panuncio du WWF.
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Les négociations à la COP22 ne devraient pas être directement influencées par le résultat de l’élection américaine, le mandat de la délégation américaine restant pour l’heure inchangé. Toute la question est de savoir quelle orientation Donald Trump donnera à la politique climatique après son entrée en fonction. D’un point de vie juridique, il faudrait plusieurs années aux Etats-Unis pour se retirer de l’Accord de Paris. Mais le nouveau locataire du bureau ovale pourrait simplement choisir de ne pas respecter les termes de l’Accord, celui-ci n’étant pas contraignant.