L’essentiel

  • La 27e conférence climatique des Nations unies s’est ouverte à Charm el-Cheikh, en Egypte. Elle fermera ses portes le 18 novembre.
  • Le conseiller fédéral Ignazio Cassis est arrivé lundi. Il a tenu un discours durant la même après-midi qu’Olaf Scholz et Emmanuel Macron.
  • Parmi les absents, le président chinois Xi Jinping et le premier ministre indien Narendra Modi. Joe Biden, lui, ne viendra qu’un bref moment le 11 novembre.

Des experts de l'ONU tracent les «lignes rouges» du greenwashing

Pas d'investissements nouveaux dans les énergies fossiles, pas de «compensation» bon marché des émissions, pas de déforestation: des experts de l'ONU ont tracé mardi des «lignes rouges» contre le greenwashing d'acteurs privés qui font des promesses en l'air de neutralité carbone. De plus en plus d'entreprises, d'investisseurs, de villes, de régions, promettent d'atteindre la neutralité carbone d'ici au milieu du siècle. Des engagements avec souvent «des failles assez grandes pour y faire passer une citerne de diesel», a commenté le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. «Nous ne devons avoir aucune tolérance pour le greenwashing sur la neutralité carbone», a-t-il martelé. Les 18 experts ont élaboré en quelques mois un mode d'emploi pour évaluer le degré de crédibilité des acteurs non étatiques qui s'engagent à la neutralité carbone.

La Colombie et le Venezuela appellent à sauver l'Amazonie

Les présidents colombien et vénézuélien, Gustavo Petro et Nicolas Maduro, ont lancé mardi à la tribune de la COP27 un appel à la création d'une vaste alliance pour protéger l'Amazonie, la plus grande forêt tropicale de la planète, menacée par la déforestation. «Nous sommes décidés à revitaliser la forêt amazonienne» afin «d'offrir à l'humanité une victoire importante dans la lutte contre le changement climatique», a affirmé Gustavo Petro lors de la conférence de l'ONU pour le climat à Charm el-Cheikh, en Egypte, aux côtés de Nicolas Maduro et du président du Suriname, Chan Santokhi.

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«Si nous, les Sud-américains, portons une responsabilité, c'est celle d'arrêter la destruction de l'Amazonie et de mettre en place un processus de récupération coordonnée», a lancé Nicolas Maduro. Très attendu par les trois chefs d'Etat d'Amérique latine, le président élu brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, qui prendra ses fonctions le 1er janvier, doit se rendre la semaine prochaine à la COP27. La participation du Brésil à une telle alliance, qui relève pour l'heure d'une déclaration d'intentions, serait «absolument stratégique», a souligné Gustavo Petro.

Les petits Etats insulaires veulent taxer les supermajors

Le premier ministre d'Antigua-et-Barbuda a demandé mardi, au nom des petits Etats insulaires, une taxe mondiale sur les bénéfices des entreprises pétrolières et gazières pour financer le dédommagement des pays du Sud frappés par les catastrophes climatiques. «Au premier semestre de cette année, six entreprises des énergies fossiles ont gagné plus d'argent que nécessaire pour couvrir les coûts des dégâts climatiques majeurs dans les pays en développement, avec près de 70 milliards de dollars de bénéfices», a lancé Gaston Browne à la tribune de la COP27.

Au nom de l'Alliance des petits Etats insulaires (Aosis) menacés par la montée des eaux, ce dernier a exigé:

«Il est temps que ces entreprises paient une taxe carbone mondiale sur ces profits pour financer les pertes et préjudices»

«Ce n'est qu'une étape», a prévenu Gaston Browne. «Nous devons sans équivoque établir un fonds pour les pertes et dommages à cette COP» et il ne sera «qu'un modeste gage alors que nos membres perdent jusqu'à 2% de leur PIB en un jour à cause d'un seul événement climatique», a-t-il jugé. Il a annoncé dans la foulée la création d'une «commission» enregistrée auprès de l'ONU et composée de petits Etats insulaires afin «d'explorer la responsabilité de certains Etats pour les blessures causées par leurs actions climatiques et les manquements à leurs obligations».

Les Tuvalu ont de leur côté réclamé mardi l'adoption d'un «traité de non-prolifération des carburants fossiles». Le petit archipel a ainsi rejoint le Vanuatu, autre nation du Pacifique, dans son voeu de créer un mécanisme pour réguler la production des énergies fossiles et préparer le passage aux renouvelables.

Olaf Scholz réclame la libération d'Alaa Abdel Fattah pour éviter «une issue mortelle»

«Il faut prendre une décision maintenant, une libération doit être possible pour que cette grève de la faim n'ait pas une issue mortelle», a lancé le chancelier allemand Olaf Scholz. Il a évoqué avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi le cas du blogueur prodémocratie qui ne mange et ne boit plus, selon son porte-parole.

Le sort du détenu politique égyptien Alaa Abdel Fattah a surgi dans les discussions de la COP27. L'ONU a réclamé plus tôt sa «libération immédiate», accentuant la pression sur l'Egypte. Alaa Abdel Fattah est en danger de mort selon ses défenseurs. L'Egypto-britannique, icône de la révolution de 2011 en Egypte, a été arrêté fin 2019.

Lire aussi: L'ONU demande «la libération immédiate» du militant égyptien Alaa Abdel Fattah

Les tensions sont palpables. Le service de sécurité de l'ONU, organisateur officiel du sommet sur le climat, a dû faire sortir mardi un député égyptien qui s'en prenait à Sanaa Seif, la soeur de Alaa Abdel Fattah, alors qu'elle tenait une conférence de presse à la COP27 à Charm el-Cheikh.

Le président sud-africain critique des aides financières «hors de portée»

Le président de l'Afrique du Sud, pays parmi les plus pollueurs de la planète qui peine avec sa transition énergétique, a critiqué à la Cop27 des aides financières multilatérales «hors de portée» – notamment en raison d'une politique de prêts. Les pays du Sud auront besoin de plus de 2000 milliards de dollars par an d'ici 2030 pour financer leurs actions climatiques. «À l'heure actuelle, l'aide multilatérale est hors de portée de la majorité de la population mondiale en raison de politiques de prêts peu enclines à prendre des risques, assorties de coûts et de conditions onéreux», a ainsi reproché Cyril Ramaphosa.

«Les banques multilatérales de développement doivent être réformées pour répondre aux besoins des économies en développement en matière de développement durable et de résilience climatique», a-t-il poursuivi, prônant une «équité internationale» et une transition «juste et inclusive.»

Pour rappel, un plan d'investissement de 98 milliards de dollars a été approuvé lundi pour la transition énergétique en Afrique du Sud, après un accord de principe conclu l'an dernier lors de la COP26 à Glasgow. La France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l'Union européenne s'étaient engagés sur une première enveloppe de 8,5 milliards et l'Afrique du Sud devait devenir un exemple de coopération à suivre dans la lutte contre les émissions dans les pays en voie de développement.

Les Etats-Unis promettent de rester engagés

Joe Biden restera «déterminé» dans la lutte contre le changement climatique quel que soit le résultat des élections aux Etats-Unis, promet John Kerry, son émissaire présent à la Cop27. «La crise climatique ne menace pas seulement nos infrastructures, nos économies ou notre sécurité. Elle menace chaque aspect de notre vie quotidienne», a-t-il mis en garde. Il a ajouté:

Le président américain reconnaît la «responsabilité particulière» de son pays envers les nations en développement.

Joe Biden n’est pas présent en Egypte, attendant ce mardi le résultat d’élections de mi-mandat cruciales pour son avenir politique. Il viendra à Charm el-Cheikh vendredi prochain.

Les Etats insulaires veulent que les compagnies pétrolières paient pour les dommages causés

Le premier ministre d’Antigua a rappelé aux délégués que les Etats insulaires sont ceux qui souffrent le plus du changement climatique. Au nom de ces derniers, il a ajouté vouloir que les compagnies pétrolières paient pour les dommages causés – notamment les tempêtes océaniques et l’élévation du niveau de la mer.

Sur ce sujet: Quelles régions du monde seront inondées en raison du réchauffement?

Octobre 2022 est le mois le plus chaud jamais enregistré en Europe

Le mois d’octobre 2022 a été le plus chaud jamais enregistré en Europe, annonce le service européen sur le changement climatique Copernicus.

Les températures moyennes ont été «près de 2°C au-dessus de la période de référence 1991-2020», précise dans un communiqué Copernicus, qui avait déjà annoncé que l’été 2022 avait été le plus chaud enregistré (1,34°C environ au-dessus des normales).

«Les graves conséquences du changement climatique sont aujourd'hui manifestes et nous avons besoin d'une action climatique ambitieuse lors de la COP27 pour garantir la réduction des émissions afin de stabiliser les températures à un niveau proche de l'objectif de 1,5 degré fixé par l'accord de Paris», a commenté Samantha Burgess, directrice adjointe du Copernicus Climate Change Service (C3S).

Le continent européen est celui qui se réchauffe le plus rapidement sur la Terre. Au cours des 30 dernières années, l'Europe a enregistré une hausse des températures plus de deux fois supérieure à la moyenne planétaire, avec un réchauffement d'environ +0,5 °C par décennie, selon un rapport de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et du C3S publié le 2 novembre.

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Se rendre à la Cop27 en vélo

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Depuis le début de la conférence, une rangée de vélos rouges prend le soleil devant l’entrée principale de la Cop27. Flambants neufs, ils semblent être destinés à prendre la poussière jusqu’à la fin du sommet sans jamais accueillir de postérieurs. «Mais c’est mal connaître les Hollandais», fait remarquer une représentante de la délégation batave, qui parque son deux roues devant nos yeux.

«A peine 25 minutes depuis l’hôtel», précise-t-elle avant de pénétrer dans l’enceinte. Sur mon portable, je remarque que l’option «trajets en vélo» n’est même pas proposée par Google Maps dans la région de Charm El-Sheikh. Mais le GPS indique 8.8 kilomètres jusqu’à mon petit appartement. Peut-être un défi pour demain. Des pistes cyclables ont été construites spécialement pour la conférence, il serait dommage de ne pas les essayer.

L’application officielle de la Cop27 pourrait espionner les délégués

Des experts en cybersécurité préviennent: l’application développée pour servir de guide aux personnes présentes à la Cop27 pourrait être utilisée pour espionner les délégués de différents pays, notamment en collectant des données confidentielles présentes sur leurs appareils électroniques.

Lors de son installation, celle-ci demande à avoir accès à la localisation de l’appareil, à la galerie photo et même aux boîtes mail connectées. Pour Gennie Gebhart, de l’Electronic Frontier Foundation, «cette application est un super-méchant de dessin animé», résume-t-elle dans un article du Guardian repéré par le Daily Mail.

Ignazio Cassis espère un plan d’action lors de la conférence sur le climat

Pour Ignazio Cassis, la conférence de l’ONU sur le climat COP27 sera un succès si un plan d’action avec des mesures et des délais concrets est établi à l’issue de celle-ci. «Je serais alors très satisfait», a déclaré le président de la Confédération à la radio SRF.

La crise climatique ne sera pas résolue d’une année à l’autre, concède le Tessinois, mais l’engagement financier tel que celui de la Suisse à l’étranger est important.

Les besoins sont, certes, si immenses que l’on peut se demander si les aides à l’étranger servent à quelque chose, a-t-il ajouté. Mais la réponse est claire à ses yeux: «Oui, ça sert – Et comment! Nous ne pouvons pas rester inactifs».

En France, les industriels émetteurs de gaz à effet de serre sont reçus à l'Elysée

Les dirigeants des sites industriels français les plus émetteurs de CO2 sont conviés à l'Elysée pour examiner les moyens de production. Ce sont des sites sidérurgiques à Dunkerque, des cimenteries présentes un peu partout sur le territoire, des usines chimiques du Grand Est, de l'étang de Berre ou de Normandie, des verreries ou des sites de production de sucre situés dans le Nord de la France. Leur point commun est d'émettre des quantités considérables de C02 dans l'atmosphère, soit parce qu'ils brûlent du gaz pour chauffer leurs installations, soit parce qu'ils extraient certains éléments chimiques du méthane et rejettent le CO2. A eux seuls, les cinquante sites représentent la moitié des émissions de l'industrie, soit 10% des émissions totales du pays.

Lire aussi: Quelles sont les industries les plus écocides en Suisse?

Tout juste de retour de la COP27 à Charm el-Cheikh, Emmanuel Macron a décidé de réunir une cinquantaine de dirigeants avec l'intention d'accélérer la lutte contre le changement climatique. En France, l'industrie (hors transports et hors production d'énergie) représente «à peu près 20% de nos émissions de gaz à effet de serre», indique l'Elysée, qui compte inscrire la décarbonation de l'industrie parmi les objectifs de la planification écologique lancée pour le second quinquennat du président. «Le but c'est de baisser les émissions, sans baisser la production», précise l'Elysée.

Les pays du Sud ont besoin de plus de 2000 milliards de dollars par an

D’ici 2030, les pays du Sud auront besoin de plus de 2000 milliards de dollars par an pour financer leur action climatique – dont près de la moitié venant d’investisseurs extérieurs, indique un rapport commandé par la présidence de la COP. Ces investissements dans les marchés émergents et les pays en développement – hors Chine – doivent servir à «réduire les émissions, renforcer la résilience, faire face aux pertes et dommages causés par le changement climatique et restaurer les terres et la nature», note ce rapport.

La somme totale nécessaire pour ces objectifs doit atteindre quelque 2400 milliards de dollars annuels. Sur ce total, 1000 milliards doivent provenir de financements extérieurs grâce à des investisseurs, aux pays développés et aux institutions multilatérales. Le reste viendrait de financements intérieurs à ces pays, privés ou publics. Pour ce faire le rapport avance des pistes comme un remaniement des banques multilatérales de développement ou une augmentation des prêts à taux faible ou nul des pays développés.

Sur ce sujet: A l’ouverture de la COP27, la pression monte sur les pays riches

La question financière tient une place centrale à la COP27. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres avait appelé hier à «revoir» le fonctionnement du système financier international afin de pouvoir mieux aider certains pays victimes de catastrophes comme le Pakistan, touché par des inondations historiques.

Le «New York Times» questionne la stratégie suisse de restriction des émissions hors de son territoire

«La Suisse paie des pays plus pauvres pour qu’ils réduisent leurs émissions à sa place.» Un article paru lundi sur le site du New York Times remet en cause les accords passés par la Confédération avec huit pays pour financer des projets de diminution des émissions de gaz à effet de serre sur leur territoire pour ensuite les comptabiliser en Suisse.

Le quotidien salue les ambitions climatiques de la Suisse et convient que des objectifs de réductions drastiques seront difficiles à atteindre pour un pays dont la production d’énergie est déjà peu émettrice de CO2 (notamment grâce à l’hydroélectrique). Il convient également que les pays partenaires vont bénéficier des projets mis en place. Il craint toutefois que «l’une des nations les plus riches du monde» ne donne un mauvais exemple: «Ces accords font craindre que d’autres pays ne suivent l’exemple, retardant ainsi les réductions plus difficiles des émissions de gaz à effet de serre dans les pays riches».

«C’est une manière de transférer la responsabilité de la réduction des émissions», critique ainsi Crispin Gregoire, un ancien ambassadeur de la Dominique auprès des Nations unies, dont le pays a conclu un tel accord avec la Suisse. «Les pays riches comme la Suisse ont l’obligation d’aider les pays en développement sans exiger de contrepartie», complète Jade Begay, de l’ONG américaine NDN Collective.

Le Kenya appelle à reconnaître le «cauchemar» des Africains

Le président kenyan William Ruto a appelé lundi à la reconnaissance des «besoins spéciaux» de l’Afrique dans la lutte contre le réchauffement, soulignant le «cauchemar» vécu par les Africains et aussi les atouts du continent dans ce combat.

«Les pertes et dommages ne sont pas le sujet abstrait d’un dialogue sans fin. C’est notre expérience quotidienne et le cauchemar vivant subi par des millions d’Africains», a déclaré au nom du groupe Afrique William Ruto, en référence à la réticence des pays riches à créer un mécanisme spécifique pour aider les plus pauvres à faire face aux dégâts déjà causés par les impacts du réchauffement.

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«Ces 50 dernières années, les sécheresses ont tué un demi-million de personnes et provoqué des pertes économiques de plus de 70 milliards de dollars dans la région», a-t-il déclaré. «La Corne de l’Afrique, dont le Kenya, vit sa pire sécheresse depuis 40 ans», a ajouté M. Ruto, décrivant la «détresse de millions de personnes». «La fameuse vie sauvage du Kenya n’a pas été épargnée. Des carcasses d’éléphants, de zèbres, de gnous et d’autres animaux sauvages jonchent nos parcs. Nous avons dépensé 3 millions de dollars pour (leur) apporter nourriture et eau».

Olaf Scholz rejette toute «renaissance mondiale des énergies fossiles»

Le chancelier allemand Olaf Scholz, dont le pays est un des principaux émetteurs européens de gaz à effet de serre, a exclu tout retour aux énergies fossiles à l'ouverture de la COP27.

«Il ne doit pas y avoir de renaissance mondiale des énergies fossiles. Et pour l'Allemagne, je le dis: il n'y en aura pas non plus»

«Pour nous, il est plus clair que jamais que l'avenir appartient à l'énergie éolienne, au solaire et l'hydrogène vert», a ajouté le chancelier.

L'invasion russe de l'Ukraine et ses répercussions sur l'approvisionnement énergétique allemand ont conduit Berlin à rouvrir temporairement des centrales à charbon. Mais il ne s'agit, a assuré Olaf Scholz, que d'une «courte période». Le gouvernement allemand a décidé de prolonger l'activité de plusieurs centrales à charbon jusqu'au printemps 2024, mais l'objectif d'abandonner cette énergie en 2030 reste valable.

Le président français plaide pour l'interdiction d'exploitation des fonds marins

Emmanuel Macron est monté à la tribune avec une idée: parler des fonds marins.

Les océans doivent être ce qu'a été, au fond, l'espace, il y a quelques années: c'est une nouvelle frontière pour la coopération et le multilatéralisme

a lancé Emmanuel Macron lors de son discours à la COP 27.

La France, «au rendez-vous de ses engagements», «soutient l'interdiction de toute exploitation des grands fonds marins», a-t-il ajouté; «J'assume cette position, et la porterai dans les enceintes internationales.»

Ignazio Cassis souligne la nécessité de maintenir les objectifs climatiques

A l’occasion de l’ouverture de la COP27, le président de la Confédération Ignazio Cassis a souligné la nécessité de maintenir l’objectif des 1,5°C et la «responsabilité particulière» des grands émetteurs. Il a annoncé des contributions supplémentaires de la Suisse. «La COP27 ne peut pas être la conférence où nous perdons de vue l’objectif des 1,5°C. Bien au contraire: la COP27 doit renforcer cet objectif!», a déclaré Ignazio Cassis lors de la cérémonie d’ouverture.

Le président de la Confédération a indiqué que la Suisse s’engage pour que le prochain objectif de financement climatique - pour après 2025 - «soit à la hauteur des besoins actuels et adresse tous les flux financiers». La Suisse entend apporter sa «juste part» à l’objectif des 100 milliards et contribuera à celui de doublement le financement à l’adaptation à l’horizon 2025. Il a dans la foulée annoncé une contribution supplémentaire de 38 millions de francs de la Suisse à plusieurs initiatives et programmes de lutte ou d’adaptation au changement climatique.

Un système d’alerte des catastrophes mondial à trois milliards de dollars

Les Nations unies ont dévoilé lundi un plan d’action chiffré à plus de 3 milliards de dollars pour que d’ici à cinq ans, l’ensemble de la population mondiale soit protégé par un réseau d’alerte précoce des catastrophes météo. «Les populations d’Afrique, d’Asie du Sud, d’Amérique centrale et du Sud, et les habitants des petits Etats insulaires ont 15 fois plus de risque de mourir dans une catastrophe climatique», a rappelé le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.

Mais les pays les plus démunis manquent de préparation. Moins de la moitié des pays les moins avancés et seulement un tiers des petits Etats insulaires en développement disposent d’un système d’alerte précoce multidangers, selon un récent rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et du Bureau pour la réduction des risques de catastrophes de l’ONU.

Les catastrophes naturelles entretiennent un cercle vicieux en représentant aussi des pertes économiques pour ces Etats. «Les alertes précoces sauvent des vies et procurent d’énormes avantages économiques. Il suffit de signaler l’arrivée d’un phénomène dangereux 24 heures à l’avance pour réduire de 30% les dommages qui s’ensuivent», a relevé Petteri Taalas, secrétaire général de l’OMM qui a élaboré ce plan d’action. La Commission mondiale sur l’adaptation a estimé qu’en dépensant 800 millions de dollars pour ce genre de systèmes dans les pays en développement, on éviterait des pertes comprises entre 3 et 16 milliards par an.