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Le premier Sommet mondial pour l’action climatique s’ouvre ce mercredi à San Francisco. Face à Donald Trump, les organisateurs veulent accélérer la lutte contre les gaz à effet de serre. Alors que la Californie veut montrer l’exemple, les Etats-Unis dans leur ensemble sont à la traîne

Maires, gouverneurs, élus et patrons du monde entier sont réunis mercredi à San Francisco pour le premier Sommet mondial pour l’action climatique. Il est censé pousser les dirigeants à accélérer la lutte contre les gaz à effet de serre visée par l’Accord de Paris.
Paris, Bonn, Pékin, Le Cap, Mexico, Tokyo, des villes indiennes, de multiples régions de plusieurs continents ainsi que des villes et Etats américains gouvernés par des démocrates seront représentés à divers niveaux pendant les trois jours du sommet, aux côtés de patrons de multinationales désireux d’annoncer de nouveaux engagements «verts»: passer à l’électricité propre, développer les voitures électriques, mieux isoler les bâtiments, encourager le recyclage, limiter la déforestation…
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— Global Climate Action Summit (@GCAS2018) 9 septembre 2018
Le rassemblement, qui commence alors que l’ouragan Florence menace la côte Est du pays, vise à démontrer comment des villes et des régions modèles peuvent combler – partiellement – le fossé laissé par les Etats-nations. Pour les Etats-Unis, deuxième émetteur de gaz à effet de serre après la Chine, l’objectif fixé par Barack Obama avant que Donald Trump ne décide le retrait de l’Accord de Paris ne sera pas atteint, a confirmé un rapport très attendu et publié mercredi à San Francisco.
Les Etats-Unis loin de leurs engagements
Les émissions de dioxyde de carbone et autres gaz à effet de serre aux Etats-Unis devraient avoir baissé de 17% en 2025 par rapport à 2005, bien au-dessous des 26% de réduction sur lesquels Barack Obama s’était engagé, selon une étude. Celle-ci est publiée par la coalition d’Etats, villes et entreprises nommée America’s Pledge, présidée par le milliardaire Michael Bloomberg et le gouverneur de Californie Jerry Brown.
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Mais ces chiffres montrent, selon les auteurs, que l’écart pourrait être comblé à -21%, voire -24%, si les engagements des acteurs non fédéraux étaient revus à la hausse. «L’objectif d’Obama allait toujours être difficile à atteindre», a expliqué Paul Bodnar, directeur du Rocky Mountain Institute, qui a codéveloppé le modèle ayant permis d’obtenir ces prévisions.
Les milliers de délégués réunis à San Francisco voient le verre à moitié plein face au déni climatique du président Trump. «Les entreprises, les Etats et responsables locaux ont saisi le leadership», se félicite Lou Leonard, de l’ONG de protection de l’environnement WWF. Même si «in fine, il faudra que le niveau fédéral rattrape le retard».
Les émissions ne se réduisent pas assez vite
Le monde continue à rejeter dans l’atmosphère beaucoup trop de gaz à effet de serre pour limiter à 2°C l’augmentation moyenne de la température du globe par rapport à la période préindustrielle, ce qui est l’objectif de l’Accord de Paris. La Terre est déjà plus chaude de 1°C environ et, à ce rythme, la hausse atteindra +3,2°C en 2100.
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Les Etats-Unis et l’Union européenne réduisent certes leurs émissions, mais pas assez vite. La Chine en rejette de plus en plus, tout comme l’Asie en général, qui se repose encore très majoritairement sur les énergies fossiles. Tous ces pays sont censés revoir à la hausse leurs engagements en 2020, point d’étape prévu par l’Accord de Paris. Mais les négociations semblent dans l’impasse.
La Californie comme vitrine
Le sommet est accueilli par Jerry Brown et coprésidé par plusieurs personnalités dont Michael Bloomberg, le négociateur chinois pour le climat Xie Zhenhua ou encore Patricia Espinosa, secrétaire exécutive de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.
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Jerry Brown et ses prédécesseurs ont fait de la Californie une vitrine de ce qu’un Etat fédéré peut, aux Etats-Unis, accomplir. Il vient de signer une loi pour que 100% de l’électricité californienne soit d’origine renouvelable en 2045, le second Etat américain à le faire après le petit Hawaï.