En Europe, la forêt primaire tempérée pourrait-elle renaître de ses cendres?
Environnement
AbonnéCet écosystème majestueux, riche en biodiversité, peut servir de référence pour la préservation des forêts comme pour la sylviculture. Deux sites sont actuellement à l’étude entre la France, la Belgique et l’Allemagne

Faire revivre une forêt primaire en Europe de l’Ouest. Une forêt suprême, avec ses arbres géants tissés de lianes et de lichens, ses sources et ses sous-bois bruissants de 1000 vies, ses chouettes, ses crapauds, ses loups, ses cerfs… Ce rêve est celui de Francis Hallé, illustre botaniste français qui, après avoir navigué pendant des années sur la canopée des jungles tropicales, ambitionne de rendre à l’Europe sa forêt la plus sauvage. A 85 ans, l’homme a l’éternité devant lui: il faudrait sept siècles pour que cette forêt s’accomplisse, c’est-à-dire qu’elle devienne ce qu’elle était avant les déboisements et l’exploitation intensive. Elle prendrait racine sur une superficie de 70 000 hectares, afin que les interactions avec les grands herbivores et carnivores puissent se réactiver.