Le nouveau rapport du GIEC met l’accent sur les solutions
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AbonnéLe dérèglement climatique, un problème insoluble? Pas si on en croit le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, qui vient de clore à Interlaken son sixième cycle d’évaluation

Non, l’apocalypse n’est pas nécessairement pour demain. Contrer le changement climatique est à notre portée. Le nouveau rapport de synthèse du GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental des Nations unies, rendu public lundi 20 mars, est un appel à l’action. Ce qu’il faut en retenir en cinq points.
1) Ce rapport condense différents documents du GIEC
Le nouveau rapport est une synthèse de l’ensemble des documents produits au cours du sixième cycle d’évaluation du GIEC, commencé en 2015. Il reprend ainsi les messages de trois rapports issus des groupes de travail sur la physique du climat, l’adaptation et la lutte contre le dérèglement climatique, ainsi que ceux de trois rapports spéciaux, consacrés au réchauffement à 1,5 °C, à l’usage des terres et aux glaciers.
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A l’issue d’une semaine de débats à Interlaken, les Etats membres de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques ont avalisé dimanche le «Résumé à l’intention des décideurs» tiré de cette synthèse. Ce document stratégique d’une trentaine de pages servira de base scientifique aux futures négociations sur le climat.
2) Agir contre le dérèglement climatique, c’est possible
Halte au défaitisme: dans son nouvel opus, le GIEC met en valeur les options de lutte contre le réchauffement qui sont déjà disponibles à bon marché, allant du développement des énergies vertes à la promotion des transports publics, en passant par la restauration des écosystèmes dégradés et l’isolation des bâtiments. Autant de mesures qui doivent encore être développées à large échelle, et qui auront des bénéfices à de multiples niveaux, que ce soit sur le climat et la nature, mais aussi en matière de santé ou d’équité, font valoir les experts.
3) Il est temps de se remonter les manches
S’il demeure possible d’agir, il n’est plus question d’attendre, d’après les experts. Les émissions de gaz à effet de serre doivent décroître dans tous les secteurs dès maintenant, afin d’être divisées par deux d’ici à 2030, pour conserver une chance de contenir le réchauffement global de la planète à 1,5 °C d’ici à la fin du siècle, comme les Etats s’y sont engagés lors de la COP21 à Paris en 2015. Au-delà de ce seuil, les conséquences du dérèglement climatique vont dangereusement s’intensifier.
4) Le climat se dérègle à cause des activités humaines
Il est «sans équivoque» que les activités humaines ont occasionné un réchauffement de l’ordre de 1,1 °C depuis l’époque de la Révolution industrielle, stipule le rapport. Rappelons ici que le GIEC alerte sur le réchauffement planétaire depuis son premier rapport, publié en 1990. Parmi les conséquences figurent notamment l’élévation du niveau des océans, la fonte des glaciers, la disparition d’espèces et la multiplication des canicules, pluies torrentielles et autres événements extrêmes.
5) Le dérèglement climatique est source d’injustices
Les enfants nés aujourd’hui n’ont pas causé le réchauffement, mais seront beaucoup plus sévèrement confrontés à ses conséquences que leurs parents et grands-parents. Au niveau mondial, ce sont les communautés vulnérables qui ont historiquement le moins contribué au changement du climat qui sont le plus directement affectés. Autant d’injustices qui pourraient en partie être redressées par une politique climatique ambitieuse.