C’est lors d’un après-midi froid de janvier, dans un café de la Vieille-Ville de Genève, qu’a lieu notre rencontre avec le philosophe et historien des sciences Jacques Grinevald. Assis confortablement à sa table d’habitué des lieux, ce professeur à la retraite de l’Institut universitaire d’études du développement de Genève raconte avec enthousiasme ce qui l’a occupé une partie de sa vie: documenter l’émergence du concept d’anthropocène. Soit quand et comment est née dans notre société l’idée que la biosphère et la géosphère ne faisaient qu’un seul système complexe, et que l’humain en était récemment devenu un acteur clé.