La saison des ouragans bat un nouveau record dans l'Atlantique
climat
Le nombre de tempêtes baptisées par le Centre américain de surveillance des ouragans s'élève cette année à 29, contre 28 en 2005. Cette hausse serait due notamment à des températures inhabituelles dans l'Atlantique tropical
Modifié mardi 10 novembre 2020 à 17:21
Arthur, Hanna, Laura, Eta, et maintenant Theta: avec le baptême la nuit dernière de la 29e tempête tropicale de l'Atlantique en 2020, cette saison des ouragans a désormais battu le record du nombre de tempêtes auxquelles on a attribué un nom. Lorsque les vents d'une dépression atmosphérique formée dans l'Atlantique atteignent les 34 noeuds (62 km/h), celle-ci passe dans la catégorie des tempêtes tropicales et se voit nommer par le Centre national des ouragans (NHC) américain.
Ce fut le cas dans la nuit de lundi à mardi pour Theta, «la 29e tempête de la saison des ouragans 2020 dans l'Atlantique», a twitté le NHC, précisant que cela «battait le record» des 28 baptêmes de 2005. Parvenu à la fin de la liste des noms latins prévus, le NHC a désormais recours à l'alphabet grec.
«Température inhabituelle dans l'Atlantique tropical»
Toutes les tempêtes nommées ne se transforment pas systématiquement en ouragan et ne touchent pas nécessairement terre. Mais la saison des ouragans est particulièrement intense cette année, et Theta s'est formée alors qu'Eta vient à peine de ravager l'Amérique centrale et la Floride.
Avec le réchauffement de la surface des océans, les ouragans deviennent plus puissants, selon les scientifiques qui prévoient ainsi une augmentation de la proportion de cyclones de catégorie 4 et 5. En revanche, jusqu'à présent, si les experts climat de l'ONU (Giec) prévoient cette intensification des ouragans, ils n'estiment pas qu'ils devraient être plus fréquents.
Le nombre élevé d'ouragans en 2020 est lié «à une température inhabituelle de l'Atlantique tropical (en partie à cause du réchauffement provoqué par l'Homme)» combinée à l'influence du début d'un épisode La Niña qui tend à faire baisser la température mondiale, a commenté le climatologue Michael Mann de la Pennsylvania State University. «Quand il y a un épisode La Niña, comme cette année, cela renforce l'impact du changement climatique, et nous nous retrouvons avec des tempêtes dévastatrices comme celles que nous observons», a-t-il ajouté.
