Espace
L'astronaute français est le premier Européen à monter à bord d'une capsule Crew Dragon de l'entreprise américaine

Pour la troisième fois depuis que les Etats-Unis ont repris les vols habités vers l’espace, le groupe privé SpaceX a envoyé des astronautes, dont le Français Thomas Pesquet, vers la Station spatiale internationale.
Prévu au départ jeudi mais reporté à cause «de conditions météorologiques défavorables», le décollage a eu lieu à 11h49 précises depuis le centre spatial Kennedy en Floride.
La vidéo en direct proposée par l'ESA:
«La météo a l’air de coopérer, donc on devrait essayer de décoller demain!!!», a tweeté Thomas Pesquet, qui va devenir le premier Européen à voler à bord d’une capsule Crew Dragon. «Nos amis à bord de l’ISS nous attendent et on ne voudrait pas être en retard, ils ont préparé ma chambre très récemment et ont littéralement fait mon lit. Une chambre d’hôte» cinq étoiles, a-t-il ajouté.
Lire l'interview de l'astronaute: Thomas Pesquet: «On sait quand ça va faire mal, quand ce sera long, quand ce sera difficile»
Avec trois Russes à bord, la station va en effet être inhabituellement peuplée, avec pas moins de 11 personnes.
En plus de Thomas Pesquet pour l’agence spatiale européenne (ESA), la mission baptisée Crew-2 comprend deux astronautes américains, Shane Kimbrough et Megan McArthur, et le Japonais Akihiko Hoshide. Tous ont déjà été dans l’espace.
Four NASA's SpaceX Crew-2 astronauts will launch into space Friday & arrive Saturday at the @Space_Station, where they'll spend their time conducting science & @ISS_Research not possible on Earth.
— NASA (@NASA) April 23, 2021
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Un contrat à plusieurs milliards de dollars
L’agence spatiale européenne a surnommé la mission «Alpha», en référence à Alpha du Centaure, le système stellaire le plus proche de notre système solaire.
SpaceX, fondée par Elon Musk, s’est imposée auprès de la Nasa pour les transports spatiaux au moment où la capsule Starliner de Boeing cumule les retards dans ses vols tests. C’est la troisième fois que SpaceX va envoyer des humains vers l’ISS dans le cadre de son contrat de plusieurs milliards de dollars avec la Nasa.
Le succès en mai 2020 du premier vol test habité de SpaceX a brisé le monopole russe des envols vers l’ISS et redonné aux Américains la capacité d’accomplir cet exploit, après la fin du programme de navettes spatiales «Shuttle» en 2011. «Quand il s’agit de préparer l’opération, c’est toujours plus facile la troisième fois», a dit à l’AFP Daniel Forrestel, un responsable des décollages à la Nasa.
«Je ne décrirais pas un voyage dans l’espace comme «de routine»; «plus familier» est plus approprié», a-t-il ajouté.
Le vol de vendredi réutilisera le propulseur ayant servi lors d’une mission test non habitée, une première, et le vaisseau spatial Crew Dragon sera le même que celui du vol d’essai habité de mai dernier. Thomas Pesquet avait indiqué à des journalistes que sa présence soulignait l’engagement de l’Europe dans la conquête spatiale.
«C’est important pour nous en tant qu’agence (spatiale) parce que nous faisons partie du programme de l’ISS depuis 20 ans maintenant et nous comptons participer à ce qui va se passer ensuite», a affirmé le Français, faisant notamment allusion au programme de vol habité vers la Lune, Artémis.
L’Allemand Matthias Maurer sera le prochain Européen à faire partie d’une mission de SpaceX cet automne, suivi par l’Italienne Samantha Cristoforetti au printemps prochain.