La Russie «a prévu» d’envoyer le 24 février un vaisseau de secours pour ramener trois membres d’équipage actuellement à bord de la Station spatiale internationale (ISS), quelques jours après avoir reporté son lancement pour cause de fuite sur un autre vaisseau arrimé à l’ISS. «Le lancement est prévu le 24 février», a indiqué à l’AFP une source interne à l’agence spatiale russe Roscosmos, précisant que la décision finale «appartenait» à la Commission d’Etat qui doit se réunir «prochainement».

«Le Conseil des principaux concepteurs (aérospatiaux) a recommandé à la Commission d’État de programmer le lancement du vaisseau spatial Soyouz MS-23 (…) depuis Baïkonour le 24 février à 03h34, heure de Moscou [00h24 GMT, ndlr]», a publié samedi Roscosmos dans un communiqué.

La piste d’un impact de micrométéorite

Une première fuite avait été détectée le 14 décembre sur le Soyouz alors que les deux cosmonautes russes s’apprêtaient à effectuer une sortie spatiale. Une évaluation initiale des causes de la fuite de liquide de refroidissement évoquait la possibilité d’un impact de micrométéorites d’origine naturelle, de débris artificiels en orbite, ou une défaillance matérielle.

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En janvier, Roscomos avait affirmé que la version d’un impact de micrométéorite «avait été expérimentalement prouvée». Selon l’agence russe, celui-ci a ouvert un trou de «moins d’un millimètre de diamètre» dans un tuyau de refroidissement. Compte tenu de la vitesse à laquelle les experts pensent que l’objet a frappé l’ISS, il ne peut s’agir que d’une «météorite venue d’une direction aléatoire», et non un débris qui n’aurait «pas pu rester sur cette orbite» à cette vitesse, a expliqué Sergueï Krikaliov. L’agence russe a écarté toute défaillance mécanique.

Lundi, l’agence spatiale russe avait annoncé reporter à début mars au plus tard le lancement du vaisseau Soyouz MS-23 censé ramener sur Terre les deux cosmonautes russes Sergueï Prokopiev et Dmitri Peteline, et leur collègue américain Frank Rubio. Face à l’impossibilité d’utiliser la capsule endommagée, Roscosmos avait annoncé mi-janvier vouloir utiliser un autre vaisseau pour qu’il aille jusqu’à l’ISS récupérer l’équipage censé rentrer initialement le 16 mars. «A l’heure actuelle, l’équipage est en sécurité à bord de la station», indiquait mi-janvier Joel Montalbano, responsable du programme ISS au Johnson Space Center de la NASA à Houston.

L’ISS constitue l’un des rares champs de coopération encore en cours entre Moscou et Washington depuis le début de l’offensive russe en Ukraine, déclenchée il y a un an, et les sanctions internationales qui ont suivi.

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