L’évaluation du vaccin contre Ebola testé au CHUV à Lausanne touche à sa fin. Les résultats vont être publiés prochainement. Les médecins sont rassurés quant aux effets secondaires. Ces derniers sont cependant plus importants que ceux des vaccins de routine.
Les essais menés sur 120 volontaires à Lausanne depuis début novembre avec le vaccin ChAd3 sont en voie d’achèvement. «Nous avons attendu la fin de la visite des trois mois même si les effets secondaires arrivent la plupart du temps pendant les deux premières semaines», a déclaré mardi à l’ATS Blaise Genton, médecin-chef des maladies tropicales au CHUV/PMU.
Les résultats montrent que les effets secondaires locaux (rougeurs, douleur locale) sont semblables à ceux des vaccins de routine comme celui de l’hépatite B ou de la grippe. En revanche, les effets généraux ou systémiques tels que maux de tête, fièvres et douleurs musculo-articulaires sont nettement plus intenses. «C’est une preuve que le vaccin agit», souligne le professeur. «On sait que les réponses immunitaires sont en général proportionnelles à l’importance des effets secondaires». Les résultats sont en cours de formalisation. Ils devraient être publiés d’ici un mois.
3000 adultes et 600 enfants
Sur le terrain, ce vaccin fera l’objet d’études de sécurité et d’efficacité. «Tout est en place pour le démarrage», relève Blaise Genton. Une dose légèrement supérieure à celle administrée à Lausanne sera probablement utilisée. Le vaccin génère en effet des réponses immunes dont le niveau n’est pas très élevé. L’étude d’efficacité doit désormais démontrer si la dose choisie est suffisante, note le médecin lausannois.
Des tests de phase 2 comparables à ceux qui ont été effectués à Lausanne seront réalisés sur 3000 adultes et 600 enfants dans cinq pays limitrophes des pays où l’épidémie est encore présente. En parallèle, des tests d’efficacité de phase 3 seront menés en Guinée, au Libéria et au Sierra Leone.
Le vaccin évalué au CHUV a été développé par l’Institut national américain sur les maladies infectieuses et allergiques (NIAID) et par la société pharmaceutique GlaxoSmithKline (GSK).