«Si on dispose de données officielles sur le tourisme à Hawaï, il est extrêmement difficile de chiffrer l’activité des visiteurs.» C’est ainsi que Bing Lin, doctorant à la Princeton School of Public and International Affairs (Etats-Unis) justifie le recours au réseau Instagram pour ses recherches, publiées dans Nature Sustainability. Entre 2018 et 2021, il a aspiré, avec un logiciel créé pour l’occasion, pas moins de 275 724 images mises en ligne par des visiteurs ayant fréquenté plusieurs centaines de plages des sept principales îles de l’archipel hawaïen. Grâce à la géolocalisation intégrée dans les clichés et aux mots-clés (hashtags) ajoutés par les utilisateurs d’Instagram, Bing Lin et ses collègues ont pu constituer une banque de 9231 images prises à proximité de récifs coralliens. Des informations mises en regard de données sur la densité d’infrastructures hôtelières, de la distance entre les voies d’accès et le rivage, du niveau de rejets d’effluents qui peuvent contenir toutes sortes de nutriments (azote, phosphates, etc.), ainsi que des inventaires des coraux hawaïens vivants, issus de survols aériens.