Le Deep Artificial Composer (DAC) produit des partitions musicales, pas des fichiers audio. «Il est capable de produire des mélodies complètes et inédites, dotées d'un début et d'une fin, et avec les caractéristiques particulières du genre musical choisi», explique dans un communiqué Florian Colombo. Ce dernier a développé l'outil sous la direction de Wulfram Gerstner, qui dirige le Laboratoire de neurosciences informatiques.

Le projet n'en est qu'à ses débuts. Il fait écho aux recherches de grands groupes, comme Google ou le laboratoire parisien de Sony, qui ont mis au point des logiciels de création musicale. Les premiers résultats des travaux lausannois ont été présentés en avril dernier lors de la conférence Evostar à Amsterdam.

A partir de musiques existantes

L'Intelligence artificielle (IA) est déjà capable de composer des partitions musicales, souvent en faisant appel à la théorie musicale. Ce que le DAC a d'innovant, c'est que l'IA apprend à composer des mélodies complètes en utilisant une grande base de données de musiques existantes, explique l'EPFL dans un communiqué. Pas besoin non plus d'intervention humaine en post-production.

L'algorithme du DAC détermine ses propres règles à partir de distributions de probabilités qui sont extraites de mélodies existantes par des réseaux de neurones artificiels. Concrètement, le compositeur virtuel a dû apprendre comment un morceau passe d'une note à l'autre.

Il devine la prochaine note

«On a entraîné l'algorithme pour qu'il devine quelle est la prochaine note», explique dans une vidéo Florian Colombo, scientifique et violoncelliste. L'entraînement s'est prolongé jusqu'à ce que la machine réussisse à prédire correctement la hauteur et la durée de la note suivante.

Il était terminé lorsque le DAC a atteint les valeurs cible, soit 50% de hauteur de notes et 80% de longueur. A ce niveau, le compositeur artificiel est prêt à générer de nouvelles mélodies convaincantes, une note à la fois. Dans n'importe quel style.

Le projet se limite pour l'instant aux compositions à une seule voix. Florian Colombo travaille au développement d'un compositeur virtuel polyphonique et espère pouvoir un jour générer une partition pour un orchestre entier. Wulfram Gerstner aimerait utiliser cet outil pour mieux comprendre le cerveau.