La marche des chromosomes au Jardin botanique de Genève
Une exposition montre les secrets du génome humain.
Sandra Zanelli
Dévoiler en plein air, sur un vaste terrain, ce qui se cache dans l'infiniment petit de notre organisme. C'est le pari réalisé par l'Institut suisse de bio-informatique (ISB) pour ses 10 ans. Organisée au cœur du Jardin botanique de Genève, une exposition met en scène les vingt-trois chromosomes du génome humain. Intitulée «Chromosome Walk, au fil du génome humain», l'exposition convie le visiteur à se promener en suivant les vingt-trois panneaux d'un rouge vif, symbolisant chacun un chromosome. Pour accueillir les promeneurs, des ballons géants en forme de chromosomes sont hissés au-dessus des panneaux disposés en cercle: «C'est comme si l'on entrait dans le noyau d'une cellule», commente un porte-parole de l'ISB
Pourquoi s'intéresser de si près aux chromosomes? La discipline est parfois ardue, il est utile de donner au public des outils pour comprendre. C'est pourquoi, des thèmes sont développés successivement. Pour les enfants, un espace ludique mêlant jeux, énigmes et anecdotes aide à comprendre et imager ces phénomènes. Comment peut-on lire le passé de l'espèce humaine à travers les gènes? Pourquoi naissons-nous garçon ou fille? Comment avons-nous perdu la faculté de produire de la vitamine C à l'instar de nombreux mammifères? Qu'est-ce qui régule notre appétit? Comment concevoir de nouveaux médicaments? Ainsi commence la belle histoire de l'ADN, des gènes et des protéines.
Un domaine méconnu
L'Institut suisse de bio-informatique est considéré comme un des leaders mondiaux dans le domaine. Cette science récente met à disposition des outils informatiques pour l'étude des sciences de la vie. «A l'heure actuelle, les chercheurs ne pourraient se passer de la bio-informatique. Et pour cause, la quantité et la complexité des données accumulées est telle qu'elle nécessite un support informatique», note Ron Appel directeur de l'ISB. Rien que le génome humain, désormais séquencé, compte plus de trois milliards d'éléments. Les chercheurs ont besoin de logiciels, de banques de données et de procédés de calculs informatiques pour pouvoir traiter cette explosion de données biologiques. Aujourd'hui, la bio-informatique est considérée comme une branche universitaire à part entière et offre des opportunités professionnelles multiples.
Genève, Jardin botanique 1er-30 septembre. Lausanne, place de Milan, 6-19 octobre.