L’inventrice européenne de l’année est une Zurichoise
laser
L’Office européen des brevets remet son principal prix de l’année à Ursula Keller, qui travaille depuis deux décennies sur les lasers. Elle a été la première femme à occuper une chaire scientifique à l’EPFZ

C’est «l’œuvre d’une vie» – le nom même de la catégorie du prix. Ce jeudi, l’Office européen des brevets, basé à Paris, a remis son prix de l’inventeur de l’année à Ursula Keller, de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), pour son «miroir absorbeur saturable à semi-conducteur». L’Office explique que, grâce à cette technologie, «de nouvelles utilisations, auparavant inimaginables, sont devenues possibles, notamment dans le traitement des matériaux, la communication optique ou les techniques médicales».
Une première en 1993
Ursula Keller est familière des innovations, même à titre personnel. En 1993, à 33 ans, elle est la première femme à occuper une chaire scientifique à l’EPFZ. Elle a récemment raconté au Temps: «L’ETH comptait, par exemple, quelques professeures en architecture et en pharmacie, mais j’étais la première en sciences dures. De fait, j’avais totalement sous-estimé ce que cela représentait de rentrer dans un environnement où il n’y avait que des hommes. Cela a été très difficile, dans le sens où, par exemple, les informations importantes étaient uniquement discutées dans des clubs d’insiders, dont les femmes étaient exclues.»
Son portrait: Ursula Keller a vu la lumière au bout du laser
Un type de laser qui pèse pour 20% du marché
Ses travaux ont permis d’utiliser le laser pour traiter des matériaux sans les détériorer. L’Office écrit encore: «Les travaux d’Ursula Keller ont laissé leur marque dans de nombreux secteurs industriels. «Peu d’applications semblent devoir échapper aux lasers à impulsions courtes; les possibilités semblent infinies», dit-elle. Les lasers ultrarapides représentent déjà 20% du marché mondial du laser. Ils ont généré quelque 2,2 milliards d’euros en 2017, et devraient atteindre des revenus de 8,3 milliards d’ici à 2023.»
Plus de 500 scientifiques concourraient cette année. Les autres gagnants viennent notamment d’Allemagne, d’Irlande et de France. Ce jeudi 7 juin est décidément faste pour l’EPFZ, puisqu’elle a reçu son excellente note au classement QS des meilleures universités du monde, passant de la 10e à la 7e place sur 1000.
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