«La Ritaline changeait sa personnalité»

«Je ne la reconnaissais plus. Elle était agressive. Les résultats scolaires n’étaient pas tellement extraordinaires et son comportement était vraiment devenu bizarre.» Alain, 45 ans, n’a pas gardé un bon souvenir de la Ritaline. Pourtant, lorsque Jessica, sa fille de 8 ans, a été diagnostiquée TDAH et que la pédiatre lui a prescrit le célèbre médicament, les choses se sont plutôt améliorées.

«Au début, on a eu l’impression qu’elle était mieux. Elle a ramené de bonnes notes.» Mais, par la suite, Jessica a changé de personnalité et les parents n’ont pas hésité. Au bout de quatre mois, ils ont décidé d’arrêter le médicament sans l’autorisation du pédiatre. «Elle n’était pas contente de ce putsch, mais nous, on était soulagés», sourit ce père de famille décontracté.

Comment l’hyperactivité de Jessica s’est-elle manifestée? «Notre fille n’a jamais été très scolaire. Elle a toujours eu des notes moyennes, ne s’est jamais montrée très structurée, notamment lorsqu’elle s’exprimait, et a toujours préféré le dessin aux apprentissages plus académiques.» Vers 8 ans, Jessica commence à ramener des notes préoccupantes et à montrer des signes de déficit d’attention. «Elle était très rêveuse, ne pensait qu’aux mangas et aux jeux vidéo», se souvient Alain.

La pédiatre envoie alors la fillette passer une série de tests au Service Santé Jeunesse et, sur la base du rapport des psychologues, décide d’administrer de la Ritaline, raconte Alain. Sans associer une psychothérapie à cette prise de médicaments. Une surprise pour les parents? «Non, car on nous a expliqué que le problème était neurologique.»

Et aujourd’hui? Comment Jessica, 18 ans, s’en sort-elle? «Elle étudie aux Arts décoratifs, ça va. Elle a toujours besoin de beaucoup de calme pour faire ses devoirs, mais elle a trouvé des stratégies pour se concentrer. Elle est un peu moins confuse dans ses idées lorsqu’elle s’exprime, mais reste toujours rêveuse, c’est sa personnalité. C’est comme ça qu’on l’aime!»