Les multiples études réanalysées collectivement par le groupe indiquent que réduire la consommation de viande rouge de trois portions par semaine pourrait abaisser la mortalité par cancer de sept morts pour mille personnes, ce que les chercheurs considèrent comme une baisse modeste. En outre, ils insistent: le degré de certitude de cette statistique est «faible».
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Pour la charcuterie et les maladies cardiovasculaires et le diabète, la qualité des preuves est jugée «très faible» par l'équipe, qui a eu recours à une méthodologie baptisée GRADE.
Des consignes critiquées
Avec leur nouvelle analyse, les chercheurs disent vouloir faire mûrir le domaine des recommandations nutritionnelles, qu'ils jugent représentatives d'une «vieille école» trop axée sur les bénéfices sociétaux et non individuels, afin d'aller dans le sens d'une médecine plus personnalisée. Ils disent que les recommandations qui font généralement autorité ne font pas assez valoir que le risque absolu reste faible, et qu'il reste très difficile d'isoler l'effet d'un aliment particulier sur toute une vie, de multiples causes autres que le régime alimentaire pouvant influer sur la santé.
La réduction de la consommation de viande rouge et de charcuterie est un pilier des recommandations nutritionnelles dans de nombreux pays. Le centre international de recherche sur le cancer, agence de l'Organisation mondiale de la santé, classe la viande rouge comme «cancérogène probable» et la charcuterie «cancérogène».
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Les consignes publiées lundi ont donc suscité une volée de critiques dans le milieu des experts en nutrition et en épidémiologie. Tout en approuvant la rigueur des nouvelles analyses, beaucoup différaient sur les conclusions.