L’oncologie intégrative. Ce concept ne vous est peut-être pas encore familier, mais il ne cesse de gagner en importance en Suisse. L’idée? Associer la médecine conventionnelle à des traitements complémentaires, comme la méditation, l’hypnose clinique, l’acupuncture, ou l’art-thérapie… Cela afin d’offrir une approche thérapeutique globale aux patients et patientes qui soit centrée sur l’ensemble de leur personne et de leur projet de soins, non pas uniquement sur la maladie et des indicateurs biomédicaux.

Le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), à Lausanne, accueillera justement ce 17 novembre la deuxième édition du Symposium d’oncologie intégrative, dont la deuxième partie, tous publics, sera consacrée à la relation thérapeutique, ingrédient clé de l’oncologie intégrative. Trois questions à Marie-Estelle Gaignard, oncologue aux Hôpitaux universitaires de Genève et co-organisatrice de l’événement.

Le Temps: Quel est l’avantage de la médecine intégrative dans la prise en charge du cancer?

Marie-Estelle Gaignard: Bien que cela soit également une volonté de la médecine conventionnelle, la médecine intégrative donne encore davantage d’importance à la place centrale et active du patient dans sa prise en charge. Pour ce faire, une consultation de médecine intégrative prend en général plus de temps et s’intéresse à la personne touchée par la maladie dans sa globalité en explorant avec elle ses plaintes, ses besoins et envies ainsi que ses représentations de la maladie. L’avantage d’une oncologie intégrative est bien sûr aussi cette approche pluri- et interdisciplinaire qui crée un réseau soutenant et rassurant pour le patient.

Comment sont choisies les approches utilisées?

Que cela soit pour les approches corps-esprit, liées à l’activité physique, à la nutrition et autres produits naturels, ou encore destinées à améliorer l’hygiène de vie, le but de l’oncologie intégrative est d’adopter une démarche scientifique, basée sur les évidences en la matière. L’objectif de ces approches est d’être un complément à la médecine conventionnelle afin d’améliorer la qualité de vie et le bien-être des patients, mais aussi, possiblement, leur évolution clinique sur le plus long terme.

En quoi la médecine intégrative peut-elle renforcer l’alliance thérapeutique entre soignants et patients?

La relation thérapeutique se base de nos jours sur un paradigme de partenariat, où chaque acteur impliqué échange au même niveau. En tant que médecins et soignants, nous sommes là pour informer et guider nos patients, mais ces derniers prennent une part active pour leur santé. Le but est de créer une relation de confiance, une alliance thérapeutique essentielle au bon déroulement du parcours de soins du patient. Cela se révèle particulièrement important en oncologie, où le décours de la maladie peut être long, composé de hauts et de bas. Cette vision de partenariat entre soignants et patients est centrale en médecine intégrative et se traduit dans les discussions avec les patients, dans le choix des approches complémentaires ainsi qu’au niveau de ce réseau de soins qui se crée autour de lui.


Symposium d’oncologie intégrative. Partie professionnelle, mais ouverte à tous, entre 13h et 16h. Puis table ronde publique de 16h45 à 18h. CHUV, auditoire César Roux.

Informations: www.hug.ch/evenement/oncologie-integrative-2022