Plus de trois ans après la fin de l'épidémie, au moins sept personnes sont décédées du choléra en Haïti, a annoncé dimanche le directeur général du ministère de la Santé publique et de la Population.

«La plupart des victimes sont mortes dans leurs quartiers et n'ont pas pu se rendre à l'hôpital», a expliqué Lauré Adrien, plaidant pour que les barrages routiers installés dans le pays pour protester contre la hausse annoncée le 11 septembre du prix des carburants soient levés afin de permettre aux malades d'accéder aux établissements de soins ou aux ambulances de pouvoir les atteindre.

Plus tôt, le ministère avait annoncé « la détection d'un cas confirmé de choléra à Savane Pistache Décayette dans la commune de Port-au-Prince et de cas suspects à Brooklyn dans la commune de Cité Soleil». Il a affirmé avoir pris des dispositions pour tenter d'empêcher toute propagation de la maladie, notamment en enquêtant sur la possibilité d'autres cas. Le ministère a également appelé la population à la prudence en adoptant des mesures d'hygiène.

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Un dernier cas recensé en 2019

Introduit par des Casques bleus de l'ONU en 2010, le virus du choléra a fait quelque 10 000 morts en Haïti. Les Casques bleus avaient déversé des matières fécales dans le fleuve de l'Artibonite, et les premiers cas étaient apparus dans cette région, avant que l'épidémie ne gagne tout le pays. L'ONU avait reconnu avoir joué un rôle dans l'introduction du virus seulement en août 2016.

En février dernier, le ministère de la Santé publique avait organisé une cérémonie marquant l'élimination officielle du choléra en Haïti, le dernier cas avant celui de dimanche ayant été recensé en 2019.

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Le premier ministre Ariel Henry y avait déclaré: «ce 4 février représente un modèle d'engagement politique et citoyen, lequel restera une date mémorable dans les annales de l'histoire de la santé publique».