Des premiers morts liés à la variole du singe recensés en Inde et au Pérou
Maladie
Les autorités n'ont pas établi si les deux morts étaient directement dûs à la variole du singe. Au total dix décès de personnes contaminées ont été enregistrés dans le monde, dont cinq en Afrique, depuis mai

Deux nouveaux décès, hors Europe, de personnes contaminées par la variole du singe viennent d'être enregistrés, lundi. Il s'agit d'un patient séropositif au Pérou qui avait abandonné son traitement contre le VIH, et était infecté par la variole du singe et d'un Indien récemment rentré des Emirats Arabes Unis.
Au Pérou, où plus de 300 cas ont été répertoriés, l'homme, âgé de 45 ans, «est arrivé à l'hôpital dans un état très grave avec la variole du singe. Sa santé s'était affaiblie après avoir abandonné son traitement contre le VIH», a déclaré le directeur de l'hôpital national Dos de Mayo, Eduardo Farfan sur une radio locale.
«Il n'est pas mort de la variole du singe mais d'une septicémie» causée par un système immunitaire affaibli, a ajouté le directeur de l'hôpital situé à Lima. «Le problème est qu'il s'agissait d'un patient présentant d'autres morbidités», ce qui l'a rendu plus vulnérable «et il a décompensé», a déclaré Eduardo Farfan.
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Admis mercredi «hautement infecté» par le virus, «les germes qui ont envahi sa peau ont comprimé ses poumons», a expliqué le directeur de l'hôpital.
Pas de symptômes clairs en Inde
Les autorités indiennes ont également annoncé la mort d'un homme contaminé par la variole du singe, récemment rentré des Emirats Arabes Unis. Le ministère de la Santé de l'Etat du Kerala, dans le sud de l'Inde, a précisé que des tests sur la victime de 22 ans décédée le 30 juillet après avoir été testé positif «montrent que l'homme avait la variole du singe».
La victime indienne est décédée une semaine après avoir été hospitalisée à son retour des Emirats Arabes Unis. Il n'était pas encore établi clairement si la cause du décès était la variole du singe. «Le jeune homme n'avait pas de symptômes de variole du singe. Il a été admis à l'hôpital avec des symptômes d'encéphalite et de fatigue», a indiqué dimanche la ministre de la Santé du Kerala, Veena George, citée par le quotidien Indian Express.
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Vingt personnes identifiées comme étant à haut risque ont été placées en observation, a-t-elle précisé, y compris des parents, des amis et du personnel médical, susceptibles d'avoir été en contact avec la victime.
L'Inde a enregistré au moins quatre cas de la maladie, dont le premier le 15 juillet chez un autre homme de retour au Kerala après un voyage aux Emirats Arabes Unis.
Deux décès en Espagne
Au total, en comptant l'annonce de l'Inde et du Pérou, dix décès ont été enregistrés dans le monde depuis mai, les cinq premiers ayant été signalés en Afrique, où la maladie est endémique et a été détectée pour la première fois chez l'homme en 1970. L'Espagne a annoncé deux cas de décès liés à la variole du singe, les premiers en Europe. Un a été signalé au Brésil.
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Il n'est toutefois pas établi précisément que la variole du singe est à l'origine de ces quatre décès. Des autopsies sont encore en cours en Espagne. Au Brésil, les autorités affirment que le patient décédé avait d'autres pathologies graves.
L'OMS a déclenché le 24 juillet le plus haut niveau d'alerte, l'Urgence de santé publique de portée internationale (USPPI), pour renforcer la lutte contre la variole du singe, aussi appelée orthopoxvirose simienne.
La plupart des contaminations sont concentrées en Europe, où se trouvent 70% des 18 000 cas détectés depuis début mai et 25% dans les Amériques, selon le directeur de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus.