1. Des feuilles bleues pour pousser dans le noir

Certaines plantes rivalisent d’ingéniosité pour tirer parti de leur environnement. Ce bégonia qui pousse dans des sous-bois sombres en Malaisie s’est ainsi adapté au manque de lumière grâce à ses feuilles... bleues. Elles ont la particularité d’être iridescentes, c’est-à-dire qu’elles changent de couleur selon l’angle de vue, exactement comme le font les ailes de papillons ou certains coquillages. Cette propriété lui est conférée par ses chloroplastes, de petits organites cellulaires, qui interfèrent avec la lumière et l’absorbent très efficacement: sa photosynthèse, le processus biochimique qui lui permet de fabriquer de l'énergie à partir de la lumière, est de 5 à 10% plus efficace grâce à cette astuce.

2. Bulletin météo galactique de l’hydrogène

Voici HI4PI, la carte de l’hydrogène dans la Voie lactée. Elle a été réalisée grâce aux mesures du radiotélescope CSIRO, en Australie, et du radiotélescope Max-Planck, en Allemagne. Elle représente la densité de l’hydrogène atomique neutre. Les astrophysiciens qui l’ont publiée ont compilé plus d’un million d’observations individuelles pour la réaliser.

Les zones les plus brillantes (qui correspondent au plan équatorial de la Voie lactée) sont plus riches en hydrogène. Cette carte devrait permettre de compléter notre connaissance de la composition chimique notre galaxie, mais d’autres aussi. Et pourquoi pas de comprendre d’où la Voie lactée tire le gaz dont elle a besoin pour former de nouvelles étoiles…

3. Un crustacé furtif

«Phronima» est un petit crustacé qui aime passer inaperçu. Il vaut mieux, car quand on vit dans l’immensité de l’océan, les moyens de se cacher sont limités. Certes, de nombreuses espèces animales ont un corps plus ou moins transparent pour échapper aux prédateurs. Mais ces derniers, tels que le poisson-lanterne, ont trouvé la parade, avec des capacités de bioluminescence: ils émettent de la lumière, comme s’ils avaient une lampe de poche, pour repérer leur casse-croûte.

Qu’à cela ne tienne, «Phronima» a une autre stratégie: sa carapace est recouverte d’un revêtement antiréflectif, possiblement un film bactérien. Et ça fonctionne bien: la réflexion lumineuse est alors réduite jusqu’à 250 fois. Bonne chance pour l’attraper…

4. Fil rigide ou mou, une question de température

Et si cet humble fil était la première pierre pour construire des robots à géométrie variable, façon «Transformers»? Développé à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), il est construit en fibres composites dont la rigidité varie selon la température. L’équipe lausannoise l’a présenté cette semaine dans la revue «Advanced Materials».

Il s’agit concrètement d’un fin tube de silicone contenant un alliage métallique. Celui-ci est solide sous les 62 °C, mais fond au-delà. Pour jouer sur la température, les ingénieurs ont enroulé un fil conducteur autour du tube: en lui appliquant une tension électrique, l’ensemble chauffe tout simplement.

Chauffé, le fil est mou et extensible. Refroidi sous les 62 °C, il devient 700 fois plus rigide et conserve la forme qu’il a adoptée. Avec de telles propriétés, on peut imaginer l’utiliser dans des robots
multifonctionnels ou encore des équipements médicaux modulables destinés aux biopsies.

5. Vie et mort d’un module martien

On a retrouvé Schiaparelli, le module martien de la mission ExoMars qui devait atterrir en douceur sur la planète rouge, et qui s’est finalement écrasé comme une crêpe. Cette image de haute résolution a été prise par deux appareils photo de la sonde américaine Mars Reconnaissance Orbiter (MRO) le 25 octobre.

On y distingue un cratère foncé d’environ 15 mètres sur 40 (détail en haut à gauche). En son centre, un point noir, d’environ 2,4 mètres de diamètre: le lieu probable d’impact de Schiaparelli, compte tenu de sa vitesse (quelques centaines de km/h) et de sa masse (300 kg). Il ferait environ 50 cm de profondeur, d’après les estimations de l’Agence spatiale européenne (ESA).

Sur les autres détails, on aperçoit l’un des boucliers thermiques (en haut à droite), qui s’est détaché lors de la descente, ainsi que le parachute et le bouclier arrière (en bas). Reste à savoir qui va aller nettoyer tout ça.

6. La plus belle photo de nature de l’année

Voici la photo qui a remporté le premier prix de l’un des plus prestigieux concours de photographie de nature au monde, le Wildlife Photographer of the Year. Prise par le biologiste Tim Laman, elle montre un orang-outan escaladant un arbre, avec en contrebas une vue panoramique de son milieu naturel, la forêt de Bornéo.

Pour parvenir à prendre ce cliché exceptionnel, le lauréat a fixé des caméras Go Pro à l’aide de cordes et a attendu que l’animal se présente. Les autres photos primées peuvent être vues à cette adresse.

7. Le premier cerveau de dino

Il croyait avoir trouvé un simple fossile: ce caillou est en fait le premier cerveau de dinosaure fossilisé à avoir été exhumé. Chasseur de fossile amateur, Jamie Hiscocks a fait une découverte extraordinaire sur une plage du Sussex au Royaume-Uni.

Il est si bien préservé qu’on peut y distinguer les capillaires, ces minuscules vaisseaux sanguins qui irriguent les tissus. Les spécialistes qui l’ont examiné estiment que ce cerveau pourrait avoir appartenu à une espèce proche de l’iguanodon (ce dinosaure avec des pouces en forme de cornes). Plus intéressant, l’analyse de sa forme laisse supposer que les tissus étaient comprimés contre la boîte crânienne, ce qui sous-entend que les cerveaux de ces animaux étaient peut-être bien plus développés que ce que l’on pensait jusqu’ici…