expérimentation animale
Simuler la noyade chez les souris, une expérience critiquée
Afin d’étudier l’efficacité des antidépresseurs, les neuroscientifiques laissent des souris se débattre dans de l’eau jusqu’à épuisement. Une méthode remise en cause par les défenseurs des animaux, mais aussi certains chercheurs
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Pascaline Minet
Publié mardi 6 août 2019 à 13:33,
modifié mardi 6 août 2019 à 15:47.
Un expérimentateur dépose une souris dans un bocal rempli d’eau qui ne lui offre ni issue, ni possibilité de prendre appui. Pendant plusieurs minutes, le rongeur nage frénétiquement, montrant tous les signes de la panique, avant semble-t-il de se résigner à son triste sort. Il arrête finalement de s’agiter et se laisse flotter à la surface, sans plus tenter de s’échapper. L’expérimentateur sort alors l’animal de l’eau: l’expérience est terminée.
Cette scène est courante dans les laboratoires de recherche qui étudient les mécanismes et les traitements de la dépression. Le «test de la nage forcée», mis au point dans les années 1970, est censé évaluer le degré de désespoir de la souris. En théorie, une souris en bonne santé va persévérer plus longtemps dans sa nage qu’une souris «déprimée». Mais certains scientifiques doutent de la validité de cette expérience, par ailleurs critiquée pour sa cruauté.