Plus d’un soldat canadien sur dix (13,5%) déployés en Afghanistan entre 2001 et 2008 souffre de troubles mentaux associés à sa mobilisation dans ce pays, indique mardi une étude publiée dans le Journal de l’Association médicale canadienne.

Pour mesurer l’impact psychologique que la mission en Afghanistan a eu sur les soldats canadiens, les deux auteurs de l’étude ont dressé une liste de tous les militaires canadiens (30 513 en tout) qui ont été mobilisés sur des théâtres d’opération situés hors de l’Amérique du Nord et de l’Europe entre le 1er octobre 2001 et le 31 décembre 2008.

De ce nombre, les chercheurs, associés à la Direction des services de santé mentale du Ministère canadien de la défense, ont retenu un échantillon final de 2014 soldats et examiné leurs dossiers médicaux pour vérifier s’ils avaient été diagnostiqués pour des troubles mentaux.

Six fois plus à Kandahar

Cet échantillon était composé principalement d’hommes âgés de 40 ans ou moins. Ces derniers ont fait l’objet d’un suivi pendant une période médiane de 1364 jours. 13,5% souffraient de troubles mentaux liés à leur déploiement en Afghanistan, et notamment du syndrome de stress post-traumatique, diagnostiqué chez 8% d’entre eux, suivi par des dépressions pour 6,3%.

Les risques de troubles mentaux étaient plus élevés pour les militaires dépêchés dans les endroits les plus dangereux en Afghanistan. Ils étaient par exemple six fois plus élevés pour les militaires déployés à Kandahar (sud) que pour ceux stationnés dans les Emirats arabes unis ou dans le Golfe. Ils se sont avérés aussi plus importants pour les non-gradés et les membres des forces terrestres.