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Avec le Swissloop, l’EPFZ rêve de construire l’Hyperloop

Une quarantaine d’étudiants ont dévoilé leur «pod», soit la capsule de transport de passagers dans le train ultra-rapide imaginé par Elon Musk. Ils font partie des 30 écoles finalistes qui présenteront leur travail fin août à Los Angeles

L’EPFZ a présenté le Swissloop. — © ETH Zürich
L’EPFZ a présenté le Swissloop. — © ETH Zürich

Ils étaient une cinquantaine, tous affublés du même polo Swissloop affichant l’interminable liste des sponsors qui ont soutenu le projet. Surtout, ces étudiants en physique, mathématiques, informatique, ingénierie de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), n’auraient pas pu être plus ravis: jeudi soir, ils apprenaient en même temps que leur public, venu découvrir leur contribution au projet de train ultra-rapide Hyperloop, qu’ils étaient sélectionnés parmi les 30 universités finalistes du concours Hyperloop Pod Competition, lancé par Elon Musk.

Car si l’entrepreneur, patron de Tesla et de SpaceX, est à l’origine de ce train du futur garanti sans émissions carbone, alimenté en énergie solaire et dont les capsules («pods») doivent pouvoir voyager à 1200 km/h, les travaux de l'engin sont décentralisés.

Lire aussi: Première démonstration d’envergure pour Hyperloop, le train du futur

Plusieurs sociétés, dont la plus connue, Hyperloop One, se sont attelées à la construction de ce moyen de transport révolutionnaire. Le premier test a d’ailleurs eu lieu mi-juillet. En parallèle, le milliardaire a lancé un concours à l’adresse des universités: proposer le design de ces pods.

«Un quart d’étudiantes»

C’est à cet appel qu’a répondu en septembre dernier Luca di Tizio, directeur de Swissloop, qui a entraîné avec lui un groupe d’étudiants, «dont un quart de femmes», a-t-il tenu à préciser. La première esquisse de design a été validée par les ingénieurs de SpaceX en décembre. Puis, en février, déception majeure: les travaux ont pris du retard et le projet mis à jour est recalé par les experts. Les étudiants suisses doivent mettre les bouchées doubles pendant les mois qui suivent, «dormant très peu», suivant leurs études en parallèle, pour se raccrocher au wagon des finalistes. Et mercredi soir, peu avant minuit, c’est chose faite.

© EPFZ
© EPFZ

Les étudiants zurichois se rendront donc fin août à Los Angeles pour participer à cette finale. Le pod, baptisé Escher, du nom d’Alfred Escher - ingénieur suisse, pionnier du chemin de fer, à l’origine de Credit Suisse et de l’EPFZ, notamment - doit pouvoir, pour l’instant, accélérer jusqu’à 400 km/h. Cette vitesse est l’objectif de ce concours, même si, à terme, le train du futur est censé atteindre les 1200 km/h. L’engin de l’EPFZ fonctionnera dans un tunnel sous vide, sur des rails jusqu’à 40 km/h, puis en lévitant grâce à la sustentation magnétique. Il atteindra sa vitesse de pointe grâce à un effet de propulsion rendu possible par de l’air comprimé relâché au moment opportun.

Reste à savoir si, dans les conditions réelles, tout se déroulera comme prévu. Ce sera l’objectif de la démonstration, fin août, dans un tunnel sous vide californien long de 1,25 kilomètre, le plus long après celui du CERN, selon Swissloop.