Nicole Michoud-Villiger est une femme active, mère de deux adolescents, sensible à ce qu’elle met dans son assiette, et surtout à ce qu’elle verse dans son verre. Pas question d’alcool, mais du bien le plus basique qui concerne tout un chacun: l’eau. La tendance alimentaire est au bio, au suivi, au tracé des denrées, pour ne plus s’enfiler n’importe quoi selon la grande mode de consommation industrielle désormais has been. «Je me préoccupe des mêmes choses quand je bois de l’eau. D’où vient-elle? Est-elle réellement saine pour mes enfants et moi?» La réponse n’a pas toujours été positive: «Pendant des années, j’ai consommé de l’eau en bouteilles, pensant, selon les bons préceptes publicitaires des marques, qu’elle était plus sûre pour la santé. J’ai changé d’avis.»

Nicole Michoud-Villiger a eu un déclic alors qu’elle travaillait dans un restaurant ayurvédique: «Le cuisinier ne jurait que par une certaine eau. La curiosité m’a amenée à me poser les bonnes questions, car le chef, en adéquation avec sa cuisine, souhaitait l’eau la plus légère possible pour acheminer les aliments dans l’organisme.» Son intérêt est venu comme un hobby, elle en a fait son travail. Elle intervient, sur mandat et sous forme de présentations, au sein d’entreprises ou chez des privés, pour sensibiliser aux problèmes engendrés par une mauvaise qualité de l’eau. Et vient de rejoindre la société Misanis, qui vend des filtres.

Une consommation intelligente de l’eau

En changeant ses habitudes, Nicole a remarqué la différence, la détox a été complète. Elle vante les bienfaits d’une consommation intelligente de l’eau: «Les effets sont notables, la transpiration est régulée, les ongles sont plus blancs, la peau et les cheveux plus souples, les impuretés réduites, la cellulite amoindrie, l’énergie décuplée et les maux de tête diminués.»

L’eau et ses ressources sont un bien public. Yves Droux, inspecteur deviseur aux Services industriels de Genève, abonde dans le même sens: «L’eau en bouteilles n’est pas une solution saine et économique, on ne connaît pas son chemin, les lieux dans lesquels elle a été entreposée et les analyses qu’elle a subies, contrairement à l’eau du robinet, courante, analysée régulièrement et renouvelée par les installations des villes.»

Que faut-il boire?

L’eau du robinet est une bonne solution pour se désaltérer. Elle contient des sels minéraux comme le calcium, le magnésium ou le sodium et des oligoéléments comprenant le fer, le cuivre, le zinc, qui permettent à notre organisme de fonctionner. Ces éléments ne composent pas toutes les eaux de la même façon, cela dépend des régions et des sources de l’eau.

En montagne, elle sera souvent plus douce, plus pure et légère, moins chargée en sodium ou en potassium… que l’on retrouve dans l’eau en bouteilles, «pour autant que la déclaration des étiquettes soit complète, argue Nicole. La signature d’une déclaration implique que l’eau reste un bien public, dont il ne faut pas changer la composition sinon elle perd ses minéraux d’origine. Plus l’eau est lourde, comme l’eau gazeuse à laquelle on rajoute du sel, ou celle dont certaines marques vantent les bienfaits diurétiques, moins elle fait d’effet.» Yves Droux renchérit: «De même, quand l’oxygène sort de l’eau ou qu’elle est trop chargée en minéraux, elle devient agressive et attaque même le fer.»

Le chemin de l’eau

Si l’eau de source et l’eau souterraine peuvent être livrées aux consommateurs sans trop de traitements, les réseaux urbains passent par une désinfection de l’eau, sans ajout de produits chimiques, en phase de production. Elle conserve sa minéralité naturelle, explique Yves Droux: «Le réseau d’eau consommable au robinet est suivi et renouvelé. Les propriétés désinfectantes de l’utrafiltration réduisent la quantité de chlore utilisée ainsi que les bactéries.»

Mais attention également au parcours du liquide jusqu’à nos carafes: «Il se trouve que les enfants absorbent cinq fois plus de toxines qu’un adulte, continue Nicole Michoud-Villiger. Le souci n’est pas seulement son état à sa sortie de terre, mais le cumul des toxines qu’elle intègre sur son parcours. Le calcaire et le tartre d’une eau chargée viennent se déposer dans le fond de nos casseroles, on peut éviter des maladies en les neutralisant à la source. Un système de filtration est facile à obtenir.» Comme pour la nourriture, le chemin de l’eau gagne à être connu.

Lire aussi: «L’eau reste l’une des plus grandes énigmes de l’univers»


Les bons gestes

Tester

Un simple test à réaliser chez soi, le TDS (Total Dissolved Solids), permet de voir rapidement de quelle eau on s’hydrate. La ppm (partie par million) des composants présents apparaît en trempant directement le senseur qui ressemble à un thermomètre.

Eviter la stagnation

«Les antibiotiques, les pesticides ou les métaux restent dans l’eau, explique Nicole Michoud-Villiger. Même si on dispose de systèmes de filtration, il faut purger régulièrement les réservoirs pour les robinets et éviter de stocker trop longtemps les bouteilles. L’eau perd vite ses oligoéléments et peut même provoquer des diarrhées.»

Filtrer

Des filtres sont facilement accessibles dans le commerce et, astuce intéressante, si l’on garde l’eau au frigo dans un contenant en verre ouvert, le chlore peut s’évaporer.