«Mon cheval me rapproche de la nature»
loisir
Virginie Bantle est employée au Service de l’agriculture valaisan et vit à Saxon. Elle aime faire de longues promenades avec son demi-sang Chaman

Virginie Bantle loge son demi-sang Chaman dans une petite stabulation de six chevaux, ânes et poneys, aménagée selon les principes du «Paddock Paradise». Cette philosophie prône une manière de détenir les chevaux qui les rapproche de l’état naturel. Les parcs comprennent des chemins, pour inciter les chevaux à marcher, et différents coins pour le repos ou les repas. Les chevaux vivent à l’alpage pendant les mois les plus chauds de l’été et dans leur parc de Saxon le reste de l’année. Chaman ne mange que du foin et de l’herbe et n’est ni ferré, ni tondu en hiver. Virginie a en outre suivi des cours d’acupressure pour chevaux.
Ses débuts
«J’ai commencé à monter à 6 ans. D’abord chez ma cousine, qui possédait quelques chevaux, puis dans un club. J’ai beaucoup monté pour dépanner des propriétaires qui n’avaient pas le temps de sortir leurs chevaux, à Genève, puis en Espagne pendant une année d’Erasmus.»
Son cheval
«Chaman est un hongre demi-sang suisse de 13 ans. Je me suis demandée comment j’allais choisir un cheval, mais dès que j’ai vu Chaman, j’ai eu le coup de foudre. Je ne pensais pas acheter un animal si grand, ni si jeune – il n’avait que 3 ans –, mais je me suis dit que ça irait. J’ai été un peu naïve: ça n’a pas été facile. Je me suis acheté mon propre cheval car je voulais faire les choses à ma manière et pas selon les souhaits des propriétaires. Je me suis aussi rendu compte que je faisais des erreurs. J’ai beaucoup appris.»
Sa discipline
«J’ai participé à des petits concours de saut et de dressage et à quelques rallyes, mais j’ai arrêté parce que je n’aimais pas l’ambiance. Je trouve qu’à Genève, il y a trop d’argent et trop de m’as-tu-vu. J’ai fait de la randonnée et j’adore la sensation de liberté et d’aventure que ça procure. J’ai passé quinze jours dans le Vercors avec mon cheval. Ce que je préfère aujourd’hui, c’est la balade de tous les jours. Je monte quatre fois par semaine et je suis entourée de personnes qui ont la même approche du cheval que moi.»
Ça lui apporte
«Un équilibre de vie. Mon cheval me rapproche de la nature et m’oblige à prendre l’air par tous les temps. Je le connais depuis dix ans et notre relation est exceptionnelle. Je ne pourrais plus m’en passer. J’ai à chaque fois le même plaisir. Les chevaux sont des miroirs et ils nous apprennent beaucoup sur nous-mêmes. J’ai dû travailler sur moi parce que je me suis rendu compte que, quand j’étais trop nerveuse, Chaman le sentait. C’est simple, quand je ne suis pas bien, il ne veut pas me voir! Il a aussi fallu que je prenne confiance en moi pour le rendre plus sûr de lui.»
Son modèle
«Marthe Kiley-Worthington, une éthologue anglaise. Je l’ai rencontrée lors d’un stage, et elle m’a appris beaucoup de choses sur la façon de détenir les chevaux en s’inspirant de leur état naturel. J’accorde autant d’importance à un professeur d’équitation qu’à un pareur ou à un ostéopathe. Ces derniers sont aussi très importants pour le bien-être du cheval.»
C’est cher, l’équitation?
«Oui, la pension d’un cheval coûte presque aussi chère qu’un loyer. Surtout en Valais, car il y a peu de terrains disponibles.»