Ne croyez pas que le fait d’être membre d’une association vous aidera le jour voulu à retrouver un emploi. Ne comptez pas non plus sur les réseaux sociaux, ceux-ci n’ont aucun effet sur la diminution du temps passé au chômage. Une étude de l’Institut de hautes études en administration publiques (IDHEAP), réalisée par le Dr. Nicolas Turtschi, a analysé le réseau de relations de 3500 chômeurs vaudois, tous types confondus. Premier constat, l'âge est le facteur le plus handicapant pour retrouver du travail. La formation joue un moindre rôle. Les personnes de plus de cinquante ans, appelées seniors, ont une durée de recherche d’emploi plus longue de 59 jours par rapport aux tranches d’âge inférieures, à formation équivalente.
Par contre, il est un aspect rassurant, le réseau amical et familial des seniors peut compenser ce handicap. L’étude divise les réseaux en quatre catégories: familial, amical, associatif et informatique. Les relations les plus efficaces pour la recherche d'un travail sont celles entretenues avec des personnes à responsabilité, ou actives dans le même secteur professionnelles. Mieux vaut être ami avec le chef plutôt que le stagiaire, jusque-là, pas de surprise.
L'image d'un senior branché
Le réseau familial n'est généralement pas très utile pour les chômeurs, il ne réduit que de 26 jours le temps de la recherche d'emploi. Sauf pour les seniors qui voient cette durée diminuée par deux s'ils demandent de l'aide à leur famille. «Plus l'on vieillit, plus le réseau change, la famille s'élargit et l'on s'y consacre d'avantage», explique Nicolas Turtschi. «Le réseau familial des seniors est plus performant que celui des autres tranches d'âge.» De plus, les personnes ayant passées cinquante ans ont un profil plus rassurant que les jeunes, ce qui encourage les proches à les recommander.
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Les réseaux sociaux numériques tels que Facebook, LinkedIn ou Xing n'ont aucun impact sur la diminution du temps passé au chômage. «Cela nous a surpris», admet le responsable de la recherche. Mais ces outils, utiles dans d'autres circonstances n'ont aucun effet lors de la recherche d'emploi.» Par contre, l'inscription sur des sites comme jobup, réduit de 50 jours le chômage des seniors, mais de 19 seulement le chômage des plus jeunes. «Les employeurs sont rassurés quant à la maitrise informatique du demandeur d'emploi senior. Il donne une image connectée, à l'aise avec les nouvelles technologies.»
Casser les stéréotypes
Les seniors seront justement au centre de l'attention au Forum de l'emploi à Vernier le 26 novembre. Son organisateur, David Gutierrez, déplore le manque de dispositifs spécialement destinés à cette minorité. «Les seniors sont peu au chômage comparé aux jeunes mais leur situation dure beaucoup plus longtemps», explique-t-il.
Dans le cadre d'un atelier, les participants apprendront à présenter leur parcours de manière attrayante à un employeur. «Le but est de casser les stéréotypes. Un senior peut apporter une flexibilité dont on ne le soupçonne pas a priori.» Une table ronde traitera du potentiel économique négligé que représentent les plus de cinquante ans. «Nous parlons d'intelligence cristallisée, en comparaison avec l'intelligence créatrice que représentent les juniors», reprend David Gutierrez. «Il y a diverses manières d'être performant et le but de notre soutien est d'aider le senior à développer une stratégie compensatoire.»