Le cinéma de genre, refuge des diversités
Histoire
AbonnéUtilisé à l’origine pour signaler l’étrangeté, le terme queer évoque aujourd’hui une fluidité des identités décomplexée. Un certain type de cinéma, ouvert à toutes les expérimentations, a naturellement frayé avec l’étrangeté. Au NIFFF, une passionnante rétrospective fête les différences

En recevant, l’été dernier, la Palme d’or pour Titane, œuvre sondant le genre avec incandescence, la réalisatrice Julia Ducournau remerciait le jury d’avoir laissé «entrer les monstres», louant la beauté «de ce qui ne peut être mis dans une case». Longtemps considéré comme un pur objet de divertissement, le cinéma de genre, peuplé de créatures fantasmagoriques, venait d’obtenir sa consécration internationale. Il faut dire qu’il a toujours permis de repousser les frontières. Et reste le terrain d’exploration favori de tous les styles, visuels, narratifs, intimes. Pour sa 21e édition, le NIFFF le rappelle à travers la thématique «Scream Queer». Au total, une vingtaine de films vont mettre en lumière «les représentations, fantasmées ou chimériques, de l’homosexualité et de la transidentité dans les cinématographies de l’imaginaire. Du «grand méchant queer» à la célébration de la différence», selon les mots du directeur artistique Pierre-Yves Walder.